Vegan et salle de bain, mode d’emploi

Au-delà d’une simple mode, le véganisme semble s’ancrer dans la société, comme en témoigne la Veggie Pride de Paris qui fêtait il y a quelques semaines sa 15e édition. Cela se ressent dans le monde des cosmétiques, avec une multiplication des labels « vegan » et « cruelty free » . Comment s’y retrouver, lorsqu’on a fait le choix de ne plus consommer de matières animales ?

Lorsque l’on est végan, on  met un point d’ordre à ne consommer aucune matière animale. Contrairement aux végétariens et végétaliens, les végans ne consomment pas de miel, de cuir ou de laine. Cela pose des challenges dans la vie de tous les jours, car la vigilance des végans ne s’arrête pas à la cuisine, mais s’étend au dressing et à la salle de bain.

Car les cosmétiques sont également  concernés. Le miel, la gelée royale, les oeufs, la lanoline (la graisse de laine), le rouge de cochenille (produit à partir d’insectes) sont souvent utilisés en beauté, et ce même dans les cosmétiques biologiques et naturels. Heureusement, certains labels existent.

Les valeurs sûres : les labels végans

Deux labels sont destinés à faciliter la vie des végans, celui de l’association britannique végan society et son équivalent outre-atlantique, le label « certified végan » édité par la Vegan awareness foundation. Ces labels portent sur les produits en particulier (et non sur l’ensemble de la marque), et permettent de certifier qu’aucun composé du cosmétique n’est issu d’une exploitation animale.

Logo vegan society - @Vegan societyLogo Certified Vegan - @Vegan Action

 

 

 

Ces organismes apportent un travail de vérification de fond, par exemple, si un produit contient de la lécithine, ils demandent à l’entreprise de justifier qu’elle a bien été produite à partir de soja et non de matières animales.

Si la composition est importante, le mode de production l’est aussi. Les produits finis et leurs ingrédients ne peuvent faire l’objet de tests contre les animaux.  Cela irait totalement à l’encontre de l’idéologie antispéciste propre au mouvement végan.

Or, si les marques ont tout intérêt à faire certifier leurs cosmétiques, force est de constater que la certification reste limitée. Les végans devront encore continuer à regarder les étiquettes pendant quelques temps et apprendre les noms scientifiques  des composants qu’ils veulent éviter.

Mais si l’on peut vérifier le contenu d’un produit, qu’en est-il de son élaboration ? Ici aussi, des labels existent pour permette aux consommateurs de choisir des produits non testés sur les animaux. Développés depuis plus longtemps, ces labels sont plus présents dans les rayons et sont les meilleurs amis des végans.

Des petits lapins pour vous guider

leapingbunny - photo leaping bunny programmLe premier grand projet de certification « cruelty-free » est le programme « leaping bunny » (« lapin bondissant »), élaboré par huit organisations de protection animale. Pour bénéficier de la certification, la marque doit fournir des attestations de ses fournisseurs pour assurer que le produit et ses ingrédients dans leur ensemble n’ont pas été testés sur des animaux.

D’autres logos se sont multipliés, comme une variété de petits lapins. Celui de l’association PETA cruelty-free-peta - photo PETA(People for the Ethical Treatment of Animals) est assez populaire, les
associations allemande IHTK et australienne CCF ont également leur propres petits rongeurs. A ces labels s’ajoutent ceux de One voice, de SOIL et du BDIH.

Mais le monde de la beauté n’est pas unanime quant à la valeur de ces labels. Certains organismes opèrent des contrôles, d’autres se contentent de déclarations sur l’honneur, ce qui ne confère pas le même poids à la certification. Certains d’entre-eux sont attribués à des marques qui vendent leurs produits en Chine, pays où les cosmétiques importés sont testés, et fréquemment sur les animaux. Selon l’association Animalter, les marques certifiées Leaping Bunny et par la PETA, entre autres, prennent cela en compte.

S’il n’est pas si simple de s’y retrouver dans les listes d’ingrédients, ça ne l’est pas beaucoup plus dans les labels. Une situation qui pourrait empirer, selon Organic Monitor, qui dénonce un manque d’harmonisation des labels bioéthiques.

Chloé Fiancette

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