MADRID, 31 mars (EUROPA PRESS) –

Un collectif de 20 avocats français a déposé collectivement ce vendredi une centaine de plaintes pour arrestations arbitraires dans le cadre de manifestations contre la réforme des retraites votée depuis le 16 mars.

« Tous les plaignants ont été arrêtés depuis le 16 mars, date à laquelle le Gouvernement a utilisé l’article 49.3 (de la Constitution) », a déclaré l’une des avocates, Coline Bouillon, qui a expliqué que cette action avait été lancée à la suite d’une manifestation place de la Concorde, à Paris, où 292 personnes ont été interpellées, a rapporté le journal ‘Libération’.

Pour ces vingt avocats, les nombreuses arrestations et détentions, opérées par la Police depuis l’approbation de la réforme des retraites, sont intervenues dans le but de « dissuader » les Français d’exercer leur droit de manifester, raison pour laquelle cela suppose une « attaque arbitraire ». sur la liberté du peuple ».

Plus précisément, le texte souligne que de nombreux plaignants ont été détenus par la police jusqu’à 48 heures sans être inculpés. Malgré cela, la loi française ne prévoit pas d’indemnisation pour « privation de liberté injustifiée ». « Le seul moyen d’obtenir une protection, c’est de déposer cette plainte », explique-t-il.

La plupart des personnes concernées ont été interpellées pour « participation à un groupement de préparation de violences et de destructions », un délit passible d’un an de prison et de 15.000 euros d’amende, a recueilli franceinfo.

Selon les chiffres du parquet de Paris communiqués à ladite chaîne, au moins 952 personnes ont été placées en garde à vue entre le 15 et le 28 mars et seulement 43 ont été immédiatement déférées devant la justice.

Outre les plaintes contre les arrestations arbitraires, on dénonce également des dérives policières présumées lors de la dissolution d’une manifestation écologiste à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Deux manifestants restent dans le coma, mais le président français Emmanuel Macron a apporté son soutien aux autorités locales et aux forces de sécurité, qui ont agi « avec beaucoup de courage ».

Les sondages témoignent d’une dégradation de l’image publique de Macron, qui ces derniers jours a exclu de revenir en arrière voire de retarder sa feuille de route législative, de sorte qu’il est confiant que la réforme des retraites pourra entrer en vigueur cette année. Le Conseil constitutionnel de France doit se prononcer sur cette loi le 14 avril.

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