Dans le cadre de la conférence des Nations unies sur le climat, la COP27, les présidents colombien et vénézuélien ont appelé ce mardi 8 novembre à établir une « grande alliance amazonienne », une proposition ambitieuse pour protéger la plus grande région de forêt tropicale de la planète. Pendant ce temps, l’ONU a indiqué qu’elle cherchait à tracer une ligne rouge contre le «greenwashing» ou le green washing.

La Colombie et le Venezuela proposent une alliance pour « revitaliser » la jungle amazonienne.

Au milieu de la troisième journée de la Conférence des Nations unies sur le climat, la COP27, le président colombien, Gustavo Petro, et son homologue vénézuélien, Nicolás Maduro, ont souligné que le pacte est nécessaire pour « donner une victoire importante à l’humanité dans la lutte contre le changement climatique ».

« Si nous, les Sud-Américains, avons une responsabilité, c’est d’arrêter la destruction de l’Amazonie et de lancer un processus de récupération coordonné, efficace et conscient », a assuré Maduro.


Bien que les présidents n’aient pas expliqué dans leur discours comment le plan serait exécuté, la première étape pour atteindre l’objectif est d’ouvrir un fonds qui aurait un budget des deux pays et « la contribution des entreprises privées mondiales et des États du monde « , comme l’a indiqué Petro de Sharm el Sheikh, en Égypte, où se déroule le sommet.

En ce sens, le dirigeant colombien a rappelé l’annonce faite par son pays un jour plus tôt, dans laquelle il promettait de livrer 200 millions de dollars par an pendant 20 ans pour la conservation de l’Amazonie.

La région amazonienne, la plus grande extension de forêt tropicale de la planète et qui couvre une partie du territoire du Pérou, de l’Équateur, de la Colombie, du Venezuela, du Brésil, de la Bolivie, de la Guyane, du Suriname et de la Guyane française, a subi de grands impacts, surtout ces dernières années.

Marquée par la déforestation et les incendies au cours des deux dernières décennies, l’Amazonie a commencé à émettre plus de CO2 qu’elle n’en absorbe, selon une étude de la revue ‘Nature’, publiée en 2021.


Un incendie dans une partie de la forêt amazonienne, à Porto Velho, dans le nord du Brésil, le 1er septembre 2022.
Un incendie dans une partie de la forêt amazonienne, à Porto Velho, dans le nord du Brésil, le 1er septembre 2022. © Douglas Magno/AFP

Face à l’urgence climatique, le président colombien a également rappelé lundi 7 novembre lors du sommet que la solution réside dans un monde sans pétrole ni charbon.

Un énorme défi pour équilibrer les avantages climatiques et économiques, en particulier dans des pays comme la Colombie qui dépendent largement du secteur des hydrocarbures, puisque c’est leur premier produit d’exportation.

La proposition d’Amazon est en attente d’être présentée à d’autres dirigeants. Petro espère fixer une réunion à ce sujet avec les pays du bassin amazonien début 2023.

L’ONU appelle à mettre fin à la « tromperie toxique » des grandes entreprises

Mettre fin au soi-disant « greenwashing » ou green washing est l’une des questions les plus importantes dans lesquelles l’Organisation des Nations Unies a mis la loupe.

L’ONU cherche à tracer une ligne rouge pour empêcher les entreprises, les villes, les banques et les entreprises en général de poursuivre un blanchiment écologique par des promesses de zéro émission nette de gaz polluants qui manquent de solidité.

Dans son discours de ce mardi, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé à mettre fin à la « tromperie toxique ».

Ses déclarations sont intervenues juste après que le rapport sur cette question d’un groupe d’experts, nommés par António Guterres en 2021 après la COP26, a été publié lors du sommet.

Le travail présidé par l’ancienne ministre canadienne de l’Environnement Catherine McKenna a révélé que « trop ​​de ces promesses de zéro net ne sont guère plus que des slogans vides et du battage médiatique ».

À la suite de l’enquête, le rapport établit de nouvelles normes pour les déclarations d’émissions de CO2 plus strictes. Le tout dans le but de fixer des limites aux « fausses revendications de progrès » dans la lutte contre le réchauffement climatique qui peuvent dérouter les investisseurs et les décideurs politiques.

« Les fausses réclamations nettes zéro augmentent le coût que tout le monde paiera en fin de compte », note le document.

Pour ce faire, les experts ont fourni une liste de recommandations que les entreprises et autres acteurs non étatiques doivent suivre pour s’assurer que leurs revendications sont crédibles. Par exemple, une entreprise ne peut prétendre être nette zéro si elle continue à construire ou à investir dans de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles ou dans la déforestation.

« Nous devons être clairs sur le fait que la plupart des objectifs de zéro net ne sont pas sur la bonne voie », a déclaré Thomas Hale, chercheur en politique publique mondiale à l’Université d’Oxford et codirecteur de Net Zero.

Les recommandations du rapport espèrent combler les lacunes et les inexactitudes concernant les réalisations climatiques.

« Les entreprises se cachent depuis longtemps derrière les annonces de zéro émission nette et les initiatives de compensation carbone, sans avoir l’intention de faire le travail acharné de transformation et de réduction des émissions », a déclaré Teresa Anderson, leader mondial pour la justice climatique dans l’éradication de la pauvreté à but non lucratif ActionAid International.

On estime que 80% des gaz polluants mondiaux font actuellement l’objet de promesses d’atteindre zéro émission nette.

Avec AFP et Reuters

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