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Jusqu'au petit matin de ce mardi, de nouveaux incidents violents se sont propagés dans la banlieue nord de la capitale. Samedi dernier, un accident entre un motocycliste et une voiture de police a alimenté les tensions à Villeneuve-La-Garonne. Le fait fait l'objet d'une enquête, au milieu de versions contradictoires.

La nuit de ce 20 avril a été marquée par de violents incidents dans divers quartiers de la périphérie de la capitale française, dans une deuxième nuit d'émeutes, qui a duré jusqu'aux premières heures de ce mardi avec des cannes brûlées, des pierres et des feux d'artifice résonnant dans le ciel. Jusqu'à présent, neuf personnes ont été arrêtées, a annoncé la préfecture de police.

Les événements ont été enregistrés d'abord à Asnières puis à Villeneuve-la-Garenne où la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour contrôler la situation. Plus au nord, en Seine-Saint-Denis, des cannes ont brûlé vers 22h30 mais la situation s'est calmée sans "confrontations avec les forces de l'ordre", a expliqué la préfecture.

Le déclencheur: un accident entre un motocycliste qui s'est écrasé samedi soir à Villeneuve-La-Garonne dans un véhicule de police banalisé. L'homme de 30 ans conduisait une moto sans casque et s'est fracturé la jambe après s'être écrasé à la portière d'un feu rouge.

Selon des témoins, c'était une erreur de la police

La nouvelle de l'accident, au milieu de l'isolement, s'est répandue comme une traînée de poudre dans les réseaux sociaux. Plusieurs témoins ont publié des vidéos pour signaler une "erreur" de la police. Cela a déclenché des incidents tels que l'incendie d'une voiture, samedi soir, où les événements se sont produits. Une enquête a été officiellement ouverte pour "menaces et outrage aux dépositaires de l'autorité publique".

Mais les tensions se sont poursuivies dimanche soir dans la banlieue nord de Paris. Bien que les autorités assurent qu'à ce jour il n'a pas été possible d'établir de relation entre ces incidents et l'accident de Villeneuve. "Ces manœuvres sont clairement intolérables et nécessitent une réponse ferme", a déclaré à l'AFP la porte-parole du ministère de l'Intérieur, Camille Chaize. Cependant, "pour le moment, ils sont relativement doux", a noté Chaize.

Le porte-parole a souligné que "des dispositifs (policiers) progressifs étaient prévus dans tous les départements dans les prochains jours" aux alentours de la capitale, garantissant également qu'il n'y ait pas de "problèmes de capacité" en termes de personnel.

Versions contradictoires

Quant à l'accident, une enquête est en cours par le ministère public de Nanterre pour déterminer les circonstances exactes dans lesquelles il s'est produit car il existe des versions. L'inspection générale de la police nationale (IGPN, l'unité de contrôle interne de la police) a également été sollicitée.

De leur côté, les autorités affirment que la police a ouvert la portière du véhicule pour procéder au contrôle du jeune homme qui roulait à moto à pleine vitesse et qu'il était sur le point de renverser l'un des agents avant de s'écraser sur la voiture.

"Mon client m'assure qu'il n'y avait personne à l'extérieur du véhicule", plaide l'avocat du motocycliste, Stéphane Gas, qui a poursuivi lundi la police. "Il a vu une voiture noire et à la dernière seconde la porte s'est ouverte. Il a eu le temps de freiner, mais il était déjà contre la porte", a-t-il ajouté, expliquant également que son client roulait, selon lui, à environ 70 à 80 km / h.

"Il est évident que la police derrière cette manœuvre a délibérément cherché, si ce n'était à provoquer sa chute, du moins à gêner son passage", selon le texte du procès.

Selon les premiers éléments de l'enquête, fournis par le parquet, "le motocycliste qui est venu de derrière a tenté de dépasser le véhicule à gauche, a changé de cap, puis s'est tourné vers la droite vers le véhicule stationné, en violation des règles de circulation et puis il s'est écrasé dans la porte avant droite en s'ouvrant. "

Avec AFP

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