Le soir du 15 avril 2019, un incendie détruit une partie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Au moins à l'extérieur, il n'y a pratiquement rien qui le rappelle. Un aperçu.
1 Dans une nouvelle splendeur
Petit à petit, les échafaudages et les bâches disparaissent, le nouveau coq doré sur le tout nouveau clocher de l'église brille sous le soleil printanier. Ces dernières semaines, le centre-ville historique de Paris a retrouvé sa silhouette familière, immortalisée dans d'innombrables clichés.
C’est ce que l’on peut voir dans les reportages de la télévision française sur un chantier déclaré symbole national par Emmanuel Macron il y a près de cinq ans.
« L'incendie de Notre-Dame nous rappelle que notre histoire ne finit jamais et que nous aurons toujours des épreuves à surmonter », a déclaré le Président de la République devant les caméras de télévision le 16 avril 2019. Les Français sont « un peuple de bâtisseurs » et il y a désormais tant à reconstruire.
La veille au soir, l'église gothique du XIIIe siècle, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, a pris feu et a été partiellement détruite lors de travaux de rénovation. La charpente, composée de 1 300 poutres en bois, a été victime des flammes et la voûte s'est effondrée. Les images de l’effondrement de la tour de passage haute de près de 100 mètres ont fait le tour du monde.
2 Icône en flammes
La cathédrale Notre-Dame de Paris n'est pas seulement le bâtiment le plus visité de la capitale française. Après l'incendie, la cathédrale est également devenue un symbole d'une unité française rarement vue autrement : tous les camps politiques et tous les groupes sociaux se sont engagés à reconstruire l'Église catholique et près d'un milliard d'euros ont été collectés à cet effet.
Seuls les présidents de l'association étudiante de gauche Unef se sont moqués de l'unité nationale et ont reçu une vague de réactions de colère.
À l’époque, Macron et d’autres avaient fixé l’objectif d’une reconstruction sur cinq ans. C'était sportif, mais évidemment réaliste, comme nous pouvons le constater maintenant.
De l'extérieur, le bâtiment pourra être admiré dans un nouvel éclat sans aucun habillage de chantier pendant les Jeux Olympiques qui auront lieu à Paris à partir du 26 juillet ; la cérémonie de réouverture de l'intérieur est prévue début décembre. L'architecte en chef Philippe Villeneuve a récemment confirmé cet horaire lors d'une entrevue télévisée.
3 Du vieux contre du nouveau
En effet, les images télévisées de la cathédrale diffusées par les chaînes françaises ces dernières semaines donnent une impression on ne peut plus contrastée avec les images de destruction d’avril 2019. À cette époque, le bâtiment était rempli de décombres fumants, les murs étaient noirs de suie et il y avait un énorme trou dans le toit.
Aujourd'hui, cependant, la lumière du soleil brille à travers les fenêtres en verre au plomb somptueusement restaurées sur des peintures murales opulentes et des panneaux de chêne qui semblent plus frais qu'avant l'incendie. Les murs du XIIIe siècle et les sols en marbre semblent neufs, tout comme les statues sur les pignons du bâtiment et, surtout, le clocher de l'église surmonté du coq d'or, détruit dans l'incendie.
Il n’était pas clair dès le départ que le bâtiment serait reconstruit de cette façon et pas d’une autre. Après l'incendie, des débats controversés ont eu lieu en France quant à savoir si un nouveau type de structure serait mieux adapté à la reconstruction de la flèche ; un concours d'architecture a produit de nombreuses suggestions innovantes.
Mais en 2020, le président Macron s’est prononcé en faveur d’une reconstruction à l’ancienne et le concours a été annulé. Au moins certaines des fenêtres de l'église redessinées contiendraient désormais des éléments du 21e siècle.
Il y a cinq ans, il aurait parié que la cathédrale pourrait être rouverte en 2024, affirme aujourd'hui l'architecte en chef Villeneuve. Mais il n’aurait pas pu imaginer quel genre de « métamorphose » le bâtiment allait subir.