Le président français, Emmanuel Macron, a fait part ce dimanche de son intention de négocier avec les talibans pour poursuivre les opérations d’évacuation de l’Afghanistan, bien qu’il ait indiqué qu’il ne pouvait « garantir » que tous les Afghans « à risque » en sortiront.

Dans une interview accordée à TF1 à son retour d’Irak, Macron a admis qu' »il y a encore plusieurs centaines, plusieurs milliers de femmes et d’hommes à protéger », tout en affirmant que la France a fait « le maximum » pour en toucher le plus grand nombre. de personnes dans le pays avant le retour au pouvoir des insurgés.

Pour cette raison, il s’est engagé à « construire », par le biais de négociations avec les talibans, « des solutions pour, à terme, leur permettre de quitter Kaboul et l’Afghanistan et d’être protégés ». En ce sens, il a indiqué que les conversations avec les talibans sont désormais « nécessaires » et « inévitables ».

« Nous avons entamé un dialogue avec les talibans », a-t-il confirmé, tout en faisant remarquer que l’objectif des discussions est « de réaliser des évacuations humanitaires », même s’il a admis qu’il ne pouvait « garantir » ce point.

« Aujourd’hui, nous avons des opérations à mener qui sont des évacuations de personnes en danger », a-t-il poursuivi, demandant « d’être clair ». « Aujourd’hui, ceux qui contrôlent Kaboul, ce sont les talibans. De manière opérationnelle, pratique, nous devons avoir ces discussions. Il ne s’agit pas de préjuger de la reconnaissance », a-t-il ajouté.

Ainsi, il a souligné que la France « a posé des conditions ». « La première est que les talibans respectent le droit humanitaire et la protection de tous ceux qui ont le droit d’être protégés par l’asile », a-t-il expliqué. Le second concerne le terrorisme dans la région et Macron a qualifié d' »inacceptable » que ces groupes débarquent dans le pays. Enfin, il a fait allusion au respect des droits de l’Homme, « et en particulier de la dignité des femmes afghanes ».

Macron proposera lundi au Conseil de sécurité des Nations unies une initiative visant à établir une « zone de sécurité » dans la capitale afghane pour poursuivre les évacuations au-delà de l’échéance de mardi, date à laquelle les talibans auront toute la ville sous leur contrôle.

Les évacuations à Kaboul des citoyens et collaborateurs français se sont terminées vendredi soir. Au total, Paris a expulsé quelque 2 800 personnes du pays asiatique.

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