Darmanin, le principal promoteur du régime, s’est rendu à l’Elysée après le vote et a présenté sa démission à Macron, qui l’a rejetée.
« J’ai présenté ma démission. Le président de la République l’a rejetée », a expliqué Darmanin dans un entretien sur TF1. « Je suis un homme d’honneur et le Parlement décide. Le président devait décider. Il a décidé », a-t-il ajouté.
Interrogé sur la défaite législative de Macron et la possible dissolution de l’Assemblée nationale, Darmanin a souligné que « ce n’est pas à moi de répondre à cette question », a-t-il souligné.
Macron a chargé Darmanin et la Première ministre Élisabeth Borne « de présenter des propositions pour aller de l’avant en levant ce blocus et parvenir à une loi efficace. » Borne réunira ce soir les ministres concernés et les porte-parole parlementaires de la majorité, le cabinet du premier ministre.
L’opposition avait réclamé le chef du chef de l’Intérieur. « Le texte a été rejeté, mais surtout le macronisme a fini par exaspérer toutes les oppositions », a souligné le leader de La Francia Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
« L’arrogant Darmanin a mis tout le monde à cran. Le début de la fin a commencé. Darmanin a dominé les petits groupes macronistes, mais pas l’Assemblée nationale. Cela ressemble à la fin du chemin pour sa loi et donc tant pis pour lui », a-t-il argumenté.
La chef de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, estime que « nous avons protégé les Français d’une attraction migratoire », tandis que le président de son parti, Jordan Bardella, a appelé à la démission de Darmanin « pour inaction, pour omission et pour distorsion ». . « Son projet de loi ne contient aucune mesure significative pour reprendre le contrôle. Dans une démocratie fonctionnelle, il démissionnerait », a déclaré Bardella sur X, anciennement Twitter.
Le projet de loi a été approuvé par le Sénat puis envoyé à l’Assemblée nationale, mais le parti républicain, héritier du mouvement conservateur historique français, a voté en faveur d’une motion de rejet malgré son alignement habituel sur Renacimiento.
Le texte prévoit, entre autres mesures, la création d’un nouveau titre de séjour et faciliter les expulsions des immigrés en situation irrégulière. Les écologistes ont présenté une motion de rejet de la proposition, qui a finalement été adoptée avec 270 voix pour et 265 contre.
« Nous avons approuvé (la motion de rejet) non pas pour interrompre les débats sur une question essentielle, mais pour qu’ils se poursuivent sur une base beaucoup plus crédible que celle qui avait été adoptée par la majorité après avoir rendu complètement artificiel le texte du Sénat », a expliqué le Président de l’Assemblée nationale, Eric Ciotti, de Los Republicanos.
« Nous voulons débattre et adopter dans son intégralité, sans ajouts, sans modifications, le texte du Sénat. Et nous voulons un engagement très clair en faveur d’une réforme constitutionnelle » qui rende possible les référendums sur l’immigration, a-t-il ajouté.
Désormais, la majorité présidentielle peut renoncer au projet législatif, le renvoyer au Sénat ou convoquer une commission mixte pour négocier une version commune qui pourra être approuvée par les deux chambres.