Le président français Emmanuel Macron a de nouveau qualifié cette année de « crime impardonnable » la répression policière survenue il y a 61 ans au cours de laquelle au moins plusieurs dizaines de manifestants algériens ont été tués par les forces de sécurité dans les rues de Paris.

« A Paris, il y a 61 ans, la répression d’une manifestation des séparatistes algériens a fait des centaines de blessés et des dizaines de morts. Des crimes inexcusables pour la République. La France n’oublie pas les victimes. La vérité est la seule voie vers un avenir commun », a-t-il expliqué. ce lundi sur son profil Twitter officiel.

À l’occasion de son 60e anniversaire, Macron a également qualifié cet événement « d’impardonnable » et s’est même rendu en Algérie pour sa commémoration. Le président français a même nommé Maurice Papon, alors préfet de police de Paris, comme l’un des responsables de l’événement dans un message sur Twitter.

Les paroles de Macron ont eu un grand impact sur le spectre politique français. Les partis de gauche ont reconnu que le président français acceptait la responsabilité historique de la police parisienne, tandis que la droite se souvenait des crimes du Front de libération nationale et critiquait ce qu’il qualifiait de politique de « repentance unilatérale ».

Cependant, malgré le fait que le président français n’ait publié qu’un bref message sur son profil Twitter officiel cette année, ces déclarations ont une nuance différente en raison de la signature d’accords entre les deux nations en août dernier.

Par ailleurs, la Première ministre française, Elisabeth Borne, s’est rendue il y a une semaine en Algérie avec une délégation de 16 ministres exécutifs français pour rencontrer le président algérien, Abdelmajid Tebune, et signer une « déclaration d’intention » dans le but de renforcer la Association algéro-française.

Tebune s’est exprimé dans le même sens ce lundi, soulignant que la diaspora est « préoccupée » par une « phase » dans laquelle des travaux sont en cours pour « construire une nouvelle Algérie », selon l’agence de presse APS.

Le massacre a commencé par une manifestation pacifique appelée par le Front de libération nationale contre le couvre-feu décrété pour toute la population algérienne de Paris. Le chef de la police de Paris déjà nommé, Maurice Papon, ancien collaborateur nazi dans le transfert des Juifs vers les camps d’extermination, ordonna l’anéantissement de la marche.

La charge policière a fait entre 50 et 200 morts, ainsi que des centaines de blessés et de disparus, puisque les corps de certaines victimes ont été jetés dans la Seine.

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