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Nice, Biarritz, Lille et Cannes sont des destinations touristiques incontournables. Mais à partir de ce lundi 3 août, pour arpenter ses rues il faudra le faire avec un masque. Une obligation qui s'applique à environ 340 villes à travers la France pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Dans certains, le masque doit être utilisé même sur les marchés en plein air et sur la plage. Les amendes pour non-respect de la loi vont de 35 à 135 euros.

L'un des premiers à prendre cette mesure a été le département de la Mayenne au nord-ouest du pays. Dans 69 de ses communes, le masque est obligatoire dans la rue. En juillet, ce département avait le plus grand nombre de cas de coronavirus du pays.

«Depuis un mois, 15 à 18 foyers de contagion ont été recensés», a déclaré Jean-Francis Treffel, préfet de police au quotidien «La Croix». À tel point que la Belgique a conseillé à ses citoyens d'éviter l'appartement pendant ces vacances.

En effet, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a déclaré vendredi dernier que les préfets de chaque région, s'ils le jugent nécessaire, peuvent imposer le masque dans les lieux publics.

A Nice, le maire Christian Estrosi a imposé la mesure dans certains quartiers de la ville entre 10 heures du matin. et 1 h et ceux qui la violeront recevront une amende de 35 euros. Dans le centre piétonnier de Tours et sur les bords de Loire, le masque est la règle de six heures de l'après-midi à six heures du matin le lendemain.

Castex demande de ne pas baisser sa garde

Le Premier ministre Jean Castex s'est rendu lundi à Lille (nord), le jour même où la ville a imposé le masque dans divers secteurs. Là, il a demandé aux citoyens "de ne pas baisser la garde" pendant cette période de vacances. «Il faut se protéger contre ce virus, surtout sans arrêter la vie économique et sociale, c'est-à-dire éviter la perspective d'une reconfiguration générale».

Jean Castex à Lille le 3 août 2020
Jean Castex à Lille le 3 août 2020 DENIS CHARLET AFP

Le discours des autorités françaises a évolué au fil des semaines. Au début de la pandémie, ils ont minimisé l'importance de porter des masques faciaux dans la rue. Cependant, depuis le 20 juillet, il est obligatoire dans tous les lieux publics fermés et maintenant dans certains espaces publics ouverts.

Un changement de position qui s'explique par l'évolution de l'épidémie dans le pays et que le gouvernement et les autorités sanitaires continuent de suivre. Ces dernières semaines, il y a eu un rebond des cas à l'échelle nationale et une augmentation de l'admission de patients dans les unités de soins intensifs. En moyenne, environ 1 000 cas sont dénombrés quotidiennement dans tout le pays, contre 560 début juillet.

Appelé à se préparer pour une deuxième vague

Les Français espéraient que ces mois de vacances d'été seraient un répit. Cependant, le coronavirus se cache toujours. Le Conseil scientifique, qui guide le gouvernement d'Emmanuel Macron dans cette pandémie, a demandé au pays de se préparer à une probable deuxième vague cet automne.

Dans le document de 42 pages publié par le ministère de la Santé ce 3 août, ils demandent aux 20 grandes villes de préparer un plan pour «un confinement local plus ou moins important en fonction de l'épidémie».

Ils expliquent en outre que sur les quatre situations différentes estimées, la France est dans un «type 1 fragile», en raison du rebond des cas dans différentes régions. Si les mesures de barrière ne sont pas respectées et qu'il y a des foules de gens sans contrôle, les scientifiques préviennent que les contagions peuvent augmenter à partir de l'été. Les 13 membres du Conseil soulignent qu'une bonne partie de ce qui se passe avec l'épidémie à court terme est "entre les mains des citoyens et de leurs capacités à assimiler et respecter l'ensemble des mesures barrières".

Dans le même temps, ils demandent que les autorités sanitaires améliorent «leurs relations avec la société civile», qui doit participer à la prise de décision. Les membres du Conseil disent que ce sera vital lorsque vous aurez un vaccin, pour éviter «les réticences de nos concitoyens» une fois qu'une campagne de vaccination est en cours.

Un conseil d'experts français demande plus de tests diagnostiques

Enfin, l'une des clés pour continuer à lutter contre l'épidémie est l'optimisation du triplet: dépistage, suivi et isolement. Le Conseil souligne les difficultés des citoyens à effectuer le test du coronavirus et le manque de rapidité dans la livraison des résultats, qui devrait être au maximum de 24 heures. Dans le cadre de la stratégie, ils indiquent que de nouveaux tests de diagnostic rapide, tels que le test de salive, devraient être lancés avec l'aide de virologues de tout le pays.

Ils suggèrent également que l'application de suivi des cas StopCovid soit au cœur de la stratégie globale. Cependant, jusqu'à présent, seuls 3,1% des Français l'utilisent.

Avec l'AFP

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