Selon le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, la France a violé les droits des enfants français en les laissant pendant des années dans des conditions potentiellement mortelles et inhumaines et dans des camps syriens pour les proches de djihadistes présumés.

« La France a la responsabilité et le pouvoir de protéger les enfants de nationalité française dans les camps syriens contre les risques imminents pour leur vie, en prenant des mesures pour les rapatrier », a déclaré le comité de l’organisme international.

Le comité, composé de 18 experts indépendants, a souligné dans un communiqué que « la détention prolongée d’enfants victimes dans des conditions mettant leur vie en danger constitue également un traitement ou une peine inhumaine et dégradante ».

Le groupe, chargé de surveiller l’application de la Convention relative aux droits de l’enfant, a rendu son verdict après avoir étudié trois cas impliquant 49 enfants français détenus dans des camps contrôlés par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie. L’un des camps les plus importants est Al-Hol, avec environ 56 000 personnes déplacées et réfugiés.

« Les enfants vivent dans des conditions sanitaires inhumaines, manquent de besoins de base tels que l’eau, la nourriture, les soins médicaux et font face à un risque imminent de mort », a déclaré Ann Skelton, membre du comité.

La responsable a également souligné qu’au moins 62 enfants sont morts dans ces camps depuis le début de 2021. « La situation est donc extrêmement urgente », a-t-elle déclaré.


Parmi les personnes présentes dans le camp d'Al-Hol figurent des membres présumés du groupe État islamique, leurs familles et des civils ordinaires.
Parmi les personnes présentes dans le camp d’Al-Hol figurent des membres présumés du groupe État islamique, leurs familles et des civils ordinaires. ©AFP

Le Comité exhorte la France à rapatrier les mineurs

En particulier, les plaintes ont été déposées par un groupe de citoyens gaulois au nom de leurs petits-enfants, nièces et neveux, certains âgés d’à peine cinq ans. Certains sont nés en Syrie, d’autres y ont été amenés. Selon les autorités, ses parents ont collaboré avec l’État islamique.

Parmi les cas exposés en 2019, 11 enfants ont déjà été rapatriés. Les 38 autres sont toujours détenus dans des « camps fermés en zone de guerre », selon le comité d’experts. La France « n’a pas démontré qu’elle avait dûment pris en compte l’intérêt supérieur des enfants victimes lors de l’évaluation des demandes de rapatriement des membres de la famille », ont-ils fait valoir.

Les responsables du dossier ont exhorté Paris à prendre des mesures urgentes pour rapatrier les 38 mineurs restants, tout en appelant à des mesures supplémentaires pour atténuer les risques encourus par les enfants restés dans le nord-est de la Syrie.

avec AFP

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