Pas facile d’être livreur à vélo à Paris. Entre des conditions de travail pour le moins physiques -fenêtre de livraison limitée à dix minutes, exposition aux précipitations, topographie (principalement la Butte Montmartre – et la compétition grandissante pour l’espace sur les routes de la capitale -voitures, bus, taxis, mais aussi vélibs’, scooters et tuk-tuks pour les usagers des pistes cyclables-, la livraison à vélo peut paraitre loin du travail idéal pour certain.
Et pourtant, de plus en plus de franciliens enfourchent leur vélo pour répondre à une demande croissante. Depuis l’arrivée de compagnie de livraison comme le Belge Take Eat Easy ou le Britannique Deliveroo, ils sont plusieurs centaines à sillonner les routes de la capitale, beau temps, mauvais temps. À plein temps ou pour arrondir les fins de mois, tous ont en commun un goût immodéré du vélo, comme Diaby Siby, étudiant en économie à Paris 13 et livreur du mois chez Deliveroo. Il a accepté de filmer pour nous une de ses journées de travail tout autour de la capitale.
Ce qui frappe sur les images que Diaby a collecté, ce sont les différences majeures entre certains quartiers de Paris pour ce qui est de la répartition de l’espace chez les usagers de la route. Alors que sur la rive gauche les automobilistes semblent régner en maître, les piétons sont beaucoup plus nombreux, ce qui mène souvent à la saturation des itinéraires cyclables.
Louis Baudoin-Laarman