Le gouvernement iranien a convoqué ce jeudi le chargé d’affaires de la France à Téhéran pour la position « interventionniste » de Paris face aux mobilisations dans le pays après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans décédée en garde à vue après avoir été interpellé pour avoir prétendument mal porté le voile.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué publié sur son site Internet que la décision est également due à « la participation de trois conseillers du gouvernement français aux manifestations à Paris » et aux « actions ridicules du magazine ‘Charlie Hebdo' ».

Les manifestations à Paris ont eu lieu en signe de solidarité avec les manifestants iraniens, tandis que le magazine susmentionné a publié un dessin satirique sur le sujet avec plusieurs femmes buvant, embrassant ou fumant sur la tête des ayatollahs iraniens et le message « Adieu à l’islamisme ». Bienvenue dans l’épicurisme’.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a assuré avoir transmis au chargé d’affaires français Téhéran le « ferme rejet » de « l’ingérence » française dans les affaires intérieures du pays « par l’utilisation de fausses interprétations ».

De même, il a accusé la France de jouer « un double jeu » en « accueillant des groupes directement impliqués dans les troubles de ces dernières années en Iran » tout en « condamnant les forces de sécurité iraniennes de traiter avec les responsables de ces troubles ».

En ce sens, il a souligné que « peut-être les autorités françaises ont-elles oublié avec quelle fermeté la Police de ce pays a affronté les ‘gilets jaunes’, qui ont altéré l’ordre et la sécurité dans le pays », avant de réitérer qu’elle « ne tolère pas d’ingérence dans son fonctionnement interne ». affaires. »

Les protestations contre la mort d’Amini ont fait plus de 40 morts à ce jour, selon les médias officiels. Pourtant, l’organisation non gouvernementale Iran Human Rights (IHR) a relevé lundi le nombre de morts dans les mobilisations à 76, dont quatre enfants, et a dénoncé que « la plupart des familles ont été contraintes d’enterrer discrètement leurs proches aimés la nuit et pressions contre la tenue de funérailles publiques ».

Amini a été arrêté le 13 septembre et est décédé trois jours après être tombé dans le coma après s’être évanoui dans un centre de détention, au milieu d’allégations de torture et de mauvais traitements. La police a démenti ces allégations et le président iranien Ebrahim Raisi a promis une enquête.

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