Suivez en direct les dernières nouvelles sur la guerre en Ukraine

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Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne se réunissent ce jeudi à Versailles, en France, lors d’un rendez-vous au cours duquel ils discuteront des prochaines étapes de la réponse de la Russie à la guerre en Ukraine et qui sera marqué par les divergences sur la demande de l’Ukraine à rejoindre le bloc et comment gérer la dépendance énergétique et son coût en prix de l’énergie

Deux semaines après l’attaque russe, les dirigeants des Vingt-Sept évoqueront les prochaines étapes en termes de sanctions, avec l’option de redoubler les restrictions sur le système financier, les exportations ou le secteur maritime russe, bien qu’aucune décision concrète ne soit attendue et que la la discussion tournera davantage autour de la nécessité de pérenniser les mesures mises en place pour répondre à une crise qui se profile depuis longtemps.

De même, l’ambition de réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, qui importe 40 % du gaz consommé par l’UE, occupera une grande partie du sommet et, en parallèle, il sera temps d’aborder la hausse des prix de l’électricité et un changement de conception. sur le marché de l’énergie, comme l’avait déjà demandé l’Espagne avant la crise ukrainienne.

La Commission européenne a déjà ouvert la porte pour le faire dans des situations exceptionnelles et des pays comme la Grèce ont préconisé de pouvoir intervenir temporairement et de manière extraordinaire sur le marché de l’électricité. Des sources gouvernementales assurent que le président du gouvernement, Pedro Sánchez, continuera de parier sur le découplage du prix du gaz de l’électricité et ils considèrent que de plus en plus de pays ont rejoint la position espagnole car ils voient l’effet de contagion que la hausse du gaz est avoir sur leurs économies.

L’initiative, défendue par la France, de créer un fonds pour financer la riposte énergétique et militaire à la Russie sortira probablement lors de la réunion des dirigeants européens. Un instrument similaire au fonds de relance du coronavirus, qui n’a cependant pas été transféré par écrit aux États membres et qui, pour le moment, ne bénéficie d’aucun soutien. D’ailleurs, l’Allemagne et les Pays-Bas ont jeté de l’eau froide sur l’idée et plusieurs sources diplomatiques ont indiqué qu’il était prématuré de lancer un autre fonds, alors que les premières tranches du plan de relance commencent à arriver.

En ce qui concerne la coupure de l’approvisionnement énergétique avec la Russie, comme l’ont fait les États-Unis, on s’attend à ce que certains dirigeants la commentent et bien qu’il existe un consensus sur l’idée de cesser d’être dépendant de Moscou, plusieurs sources soulignent que le débat n’est pas mûr et ajoute des différences entre l’Amérique du Nord et l’Europe en matière d’énergie.

À cet égard, l’Espagne évite de faire une déclaration, se cachant derrière le fait qu’il doit s’agir d’une décision au niveau européen et soulignant qu’elle est l’un des États membres les moins exposés et qu’elle souffrirait moins de cette éventuelle mesure.

ADHÉSION DE L’UKRAINE

D’autre part, le sommet sera le moment où les dirigeants tiendront une discussion approfondie sur la demande formelle d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. En fait, ce sera le thème central du dîner, quelques jours seulement après avoir confié à la Commission européenne son avis technique sur l’éventuelle entrée.

Il s’agira d’une discussion politique au cours de laquelle les dirigeants de l’UE étudieront quel type de clin d’œil peut être offert à l’Ukraine, qui exige une procédure « expresse » pour rejoindre le bloc, bien qu’avant le sommet, il n’y ait pas eu de consensus sur l’option d’accorder au candidat statut à un pays en guerre.

Comme il s’agit d’une question qui génère de profondes divisions au sein des Vingt-Sept, on ne peut s’attendre à de grands progrès, même si l’essentiel sera que les dirigeants parviennent à s’entendre sur une « formulation adéquate » pour reconnaître l’Ukraine comme faisant partie de la « famille européenne ». , mais sans compromettre un processus en soi « long » et complexe.

Certains États membres défendent l’accélération du processus dès que possible, tandis que d’autres demandent de poursuivre le cours normal. Un autre élément de l’équation est la situation des pays des Balkans, qui se sont lancés dans le processus d’adhésion au bloc depuis plus d’une décennie sans délai clair pour une éventuelle adhésion.

De plus, l’idée d’une entrée « express » se heurte au processus d’élargissement communautaire fondé sur le mérite, défendu par des pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, face à l’enthousiasme manifesté par les partenaires d’Europe de l’Est qui demandent à accélérer le traitement autant que possible et envoyer ainsi un message clair de soutien à Kiev.

AUGMENTER LES DÉPENSES DE LA DÉFENSE

Le sommet servira également de discussion sur la stratégie à moyen et long terme pour tenir le pouls avec Moscou, qui, à Bruxelles, comprendra qu’elle définira la politique européenne pour les décennies à venir.

Dans cette marge, les dirigeants européens inscriront leur volonté renouvelée d’augmenter les dépenses de défense et de coordonner les investissements militaires des Vingt-sept face à la nouvelle donne sécuritaire engendrée par la crise ukrainienne.

Les dirigeants demanderont à Bruxelles d’élaborer des plans de défense et discuteront de l’adaptation de la stratégie de défense, prévue pour la fin du mois, à la situation en Ukraine. Après avoir utilisé pour la première fois le mécanisme européen de paix pour envoyer des armes à un pays en guerre, les dirigeants souligneront leur soutien à cet instrument.

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