La Fédération nationale des syndicats d’exploitations agricoles (FNSEA) et l’association des Jeunes agriculteurs du Bassin parisien ont annoncé le blocage de l’accès à Paris « pour une durée indéterminée » à compter de 14 heures, lundi 29 janvier.

Des agriculteurs de 19 départements se positionneront à sept points de blocage autour de la capitale, sur les axes routiers donnant accès à Paris, a expliqué le président des Jeunes Agriculteurs d’Ile-de-France, Clément Torpier, dans des déclarations à la chaîne BFMTV. . « Tout cela sera organisé en toute sécurité et dans le respect des personnes, sur les axes stratégiques des autoroutes », a-t-il expliqué.

Le journal Le Parisien mentionne spécifiquement les routes A1, A4, A5, A6, A12, A13 et A15 et des spéculations circulent sur la mobilisation de quelque 500 tracteurs.

« Nous voulons des manifestations propres, encadrées et sûres. Nous ne sommes pas là pour tout bloquer complètement », a déclaré Torpier. Le but « n’est pas d’embêter la population, mais d’obtenir des réponses du Gouvernement ».

Le président de la FDSEA Oise, Régis Desrumaux, a reconnu que « nous allons prendre les familles en otages ». « Nous allons empêcher les gens d’aller travailler. Nous allons empêcher la prise de rendez-vous. C’est triste, nous avons tous des familles, ça me fait mal au cœur, mais malheureusement il faut le faire », a-t-il argumenté.

L’administrateur national des Jeunes Agriculteurs, Maxime Buizard, a expliqué samedi que l’objectif est « qu’aucun camion ne puisse approvisionner la capitale et qu’on tienne le temps qu’il faudra pour que la pénurie se fasse sentir et qu’on puisse nous entendre ».

ATTAL ANNONCE DES « MESURES COMPLÉMENTAIRES »

Ce même dimanche, le Premier ministre français Gabriel Attal a annoncé qu’il étudiait des « mesures complémentaires » aux niveaux national et européen pour répondre à la revendication des agriculteurs contre la « concurrence déloyale » des autres pays. Une série de mesures de soutien au secteur ont déjà été annoncées vendredi.

« Je sais très bien que nous n’avons pas encore répondu à l’inquiétude et au mécontentement de nos agriculteurs. Je suis déterminé à agir vite. Tant que nous pouvons prendre des décisions immédiatement, nous les prendrons. Il faudra prendre d’autres décisions avec eux. dans les semaines à venir », a-t-il déclaré. Attal a souligné.

Attal estime que « nos agriculteurs ne demandent pas quelque chose d’extravagant ou d’insurmontable ». « Ils veulent être pris en compte, pouvoir travailler et être rémunérés pour leur travail (…). Nous continuerons à avancer contre la concurrence déloyale », a-t-il soutenu. « Voir des règles imposées qui ne le sont pas aux autres et voir des produits non soumis à ces règles sur le territoire national s’appelle une concurrence déloyale », a-t-il soutenu.

Pour Attal, « ce qui est en jeu ici est absolument fondamental pour notre pays ». « Notre agriculture est avant tout une part importante de l’identité française. Nous ne voulons pas importer 40 pour cent de nos fruits et légumes alors que nous avons toutes les possibilités de produire dans notre pays », a-t-il déclaré.

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