MADRID, 21 (PRESSE EUROPÉENNE)

Le détenu nationaliste corse Yvan Colonna est décédé ce lundi après deux semaines de coma en raison de l’agression brutale subie il y a près de trois semaines aux mains d’un détenu islamiste condamné pour terrorisme à la prison d’Arles.

L’agression a provoqué d’importantes manifestations et de graves troubles avec des dizaines de détenus dans les mobilisations pour la défense du prisonnier, condamné à la réclusion à perpétuité pour le meurtre du préfet de Corse en 1998.

« La famille d’Yvan Colonna confirme son décès ce soir à l’hôpital de Marseille. Elle demande que son deuil soit respecté », a expliqué l’avocat de la famille, Patrice Spinosi, dans des déclarations au journal corse « Corse-Matin ».

Colonna, 61 ans, était dans un coma post-anoxique – par manque d’oxygène – depuis l’attentat, perpétré le 2 mars, et le 17 mars, un tribunal lui a accordé une libération « pour raisons médicales », une demande récurrente de leurs avocats. .

Il a été agressé par un djihadiste reconnu coupable de terrorisme qui se trouvait en Afghanistan dans un « étranglement à mains nues », selon le parquet.

Un autre avocat de Colonna, Sylvain Cormier, avait exprimé sa surprise face à ce qui s’était passé, étant donné que le prisonnier corse « est l’un des plus surveillés de France (…) et qu’on l’empêche de se rapprocher de ses proches » en Corse. Cependant, « l’administration pénitentiaire n’a pas été en mesure de garantir leur protection la plus élémentaire ».

« L’État était légalement responsable de la sécurité d’Yvan Colonna. S’il meurt, l’administration pénitentiaire et toute la hiérarchie politique dont elle dépend seront tenues responsables », a déclaré la famille de Colonna après l’attaque.

Le ministère de la Justice a chargé l’Inspection générale de la justice « d’éclaircir pleinement les conditions de cette agression particulièrement grave » dans un centre pénitentiaire qui abrite des détenus purgeant de longues peines ou en danger.

Colonna a été arrêté en 2003 et condamné à la prison à vie pour le meurtre du préfet de Corse en 1998, Claude Érignac, accusations qu’il a toujours niées. Il est incarcéré à Arles –Bouches-du-Rhône– et ses demandes de transfert en Corse sont refusées à plusieurs reprises par les autorités.

En 2016, la Cour européenne des droits de l’homme a rejeté un recours contre son incarcération, confirmant définitivement sa peine.

A lire également