En signe d’avancée de ce que Jean-Luc Mélenchon a appelé « le troisième tour », le mouvement La France Insumisa (LFI) a scellé un accord avec le Parti communiste français (PCF) et a donné un ultimatum au Parti socialiste (PS), avec qui il n’a pas été possible de s’entendre sur la formation du grand bloc de gauche qui espère affronter Emmanuel Macron au parlement et espère remporter une majorité de législateurs aux élections des 12 et 19 juin.

Victoire de plus des manœuvres politiques de l’opposition française, le Parti communiste français (PCF) a confirmé ce mardi son alliance avec le bloc de gauche, emmené par La France Insumisa (LFI) de Jean Luc-Mélenchon, dans la construction d’un bloc avec vous viser à remporter le plus grand nombre de sièges aux élections législatives de juin.

« Nous voulons fédérer sur la base d’un programme ambitieux toutes les forces qui le partagent, dans le respect de leur pluralité et de leur autonomie », a déclaré le PCF dans un communiqué.


Une décision qui intervient juste un jour après que le parti Europa Ecología Los Verdes (EELV) a adhéré au programme commun de la gauche, mais qui est connue alors que la division interne au Parti socialiste (PS) s’accroît, un autre des membres clés affronter le banc du gouvernement à la législature, mais avec qui les négociations ont été plus difficiles.

Le PS, le parti progressiste avec lequel Mélenchon a été en négociations à la recherche d’une alliance, a révélé ce mardi davantage d’insécurités pour accepter l’invitation à la coalition d’opposition.

« Il y a encore un certain nombre d’éléments à régler sur le contenu programmatique, la répartition des circonscriptions. On se bat depuis des jours pour les propositions du PS, pour que la répartition territoriale soit respectée (…) Ils verront que le les socialistes seront respectés sur les questions républicaines, sur les questions laïques », a déclaré Pierre Jouvet, porte-parole et négociateur en chef du Parti socialiste, dans un entretien au média Europe 1.

Des déclarations auxquelles s’ajoutent les propos de l’ancien Premier ministre, Bernard Cazeneuve, qui a menacé mardi de quitter le Parti socialiste s’il décidait de former la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES).

« Parce que je suis fidèle au socialisme républicain et que je continuerai à l’être, je ne pouvais pas, en conscience et en responsabilité, continuer dans un parti dont les dirigeants ont oublié leurs fondements et perdu leur boussole », a déclaré Cazaneuve.

Cependant, la décision des socialistes devrait être connue prochainement, puisque La Francia Insumisa a donné jusqu’à mardi soir comme ultimatum pour qu’ils prennent la décision d’adhérer au pacte, assurant que les propositions de la circonscription du PS sont trop ambitieuses. D’autant plus que le soutien qu’a eu sa candidate, Anne Hidalgo, au premier tour de la présidentielle, a été inférieur à 2 %.

« Notre échange est cordial, mais il reste des points de friction aussi bien dans le fond (…) que dans les circonscriptions », a déclaré le négociateur de LFI, Manuel Bompard, devant le siège de son parti, où ils mènent à bien la négociations.

L’opposition française vise la victoire législative

Après avoir obtenu plus de voix qu’en 2017, avec 22% du soutien des Français, occupant la troisième place du candidat présidentiel le plus voté au premier tour présidentiel et restant par une petite marge en dehors du second tour derrière l’extrême droite populiste Marine Le Pen, le vétéran de la gauche Jean-Luc Mélenchon semble se rapprocher de son objectif d’unir la gauche venue à la présidentielle en un seul bloc.

Après la victoire d’Emmanuel Macron, Mélenchon a clairement affiché son objectif : s’allier aux partis de gauche et s’imposer comme Premier ministre. Un objectif ambitieux pour une France qui se tourne de plus en plus vers la droite.

Pour y parvenir, la coalition de gauche naissante devrait remporter la majorité de la chambre basse de 577 sièges, l’Assemblée nationale, lors d’élections qui se tiendront en deux tours de scrutin les 12 et 19 juin.

La gauche française et sa stratégie pour les législatives



Macron, qui, en plus d’obtenir la victoire à l’exécutif, a besoin d’une bonne représentation au législatif, dispose de plus de 300 sièges au parlement sortant, ajouté à ses alliés centristes, certains à droite qui refusent de voir une victoire à gauche, quelques anciens ministres socialistes et autres personnalités du centre gauche qui ont également annoncé leur soutien au jeune président. Ce qui fait de lui le favori pour remporter à nouveau une majorité parlementaire.

De son côté, la stratégie de la gauche unie sera de chercher stratégiquement des voix dans les régions pour chaque parti et non de se concurrencer.

Pour les élections législatives, à la différence des présidentielles, les parlementaires sont choisis par circonscriptions et les électeurs ne suivent normalement pas la même ligne politique qu’ils ont choisie pour les présidentielles.

C’est ainsi que, selon l’accord conclu lundi avec les Verts, le parti écologiste présentera des candidats dans 100 circonscriptions dans lesquelles les législateurs de La Francia Insumisa n’apparaîtront pas et, en outre, ils ont convenu que si la coalition obtient une majorité parlementaire , les Verts ils soutiendront Mélenchon dans son objectif de devenir Premier ministre de la France.

Devant le Parlement européen, Manon Aubry, députée LFI a indiqué que l’accord des deux formations politiques comportait des objectifs d’abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans, d’augmentation du salaire minimum et de limitation des prix des produits de première nécessité.

Des propositions qui s’ajoutent aux idées que certains socialistes défendent publiquement comme la « désobéissance » aux règles de l’Union européenne, l’opposition à la fourniture d’armes à l’Ukraine et la demande à la France d’abandonner le commandement militaire de l’Otan.

Avec EFE, AP et médias locaux.

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