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Le Parlement français a approuvé le projet de loi établissant la sortie de l'état d'urgence sanitaire pour le 11 juillet. Le texte, qui peut être soumis à des restrictions jusqu'à l'automne, a été rejeté au Sénat. L'opposition socialiste le considère comme une extension déguisée de ce régime exceptionnel.
C'est officiel: l'état d'urgence sanitaire sera levé en France à partir du 11 juillet. Les députés ont eu le dernier mot le jeudi 2 juillet, votant pour la dernière fois en faveur du projet de loi (50 voix contre 12). Un peu plus tôt, les sénateurs, majoritairement de droite, ont refusé de voter en faveur de ce texte, qui a des restrictions jusqu'à l'automne.
La libre circulation des personnes, l'accueil du public dans certains établissements ou réunions continueront d'être encadrés dans des conditions particulières. Il sera également possible de réaliser des tests sur des personnes voyageant en avion entre les DOM et l'Hexagone.
Enfin, le texte permet de conserver certaines données collectées par les systèmes d'information sanitaire, à des fins de surveillance épidémiologique et d'investigation, sans identification des individus.
"Une fausse sortie" de l'état d'urgence, selon l'opposition
Jugées trop strictes par le Sénat, ces restrictions ont empêché la conclusion d'un accord avec les députés la semaine dernière. Le président du comité de la Chambre des lois, Philippe Bas (Les républicains), a estimé que le gouvernement souhaitait "préserver les mécanismes de l'état d'urgence sans le dire".
Même critique à l'autre bout de la Chambre: le Parti socialiste dénonce une "fausse sortie" avec un état d'urgence "caché", tandis que le Parti communiste (PCF) la considère "dangereuse". Enfin, le député Alexis Corbière (France Insumisa) dénonce un projet "qui réduit les libertés", s'inquiétant notamment des obstacles au droit de manifester à un moment où le retour à la vie en société sera "dur".
Le gouvernement maintient un "risque d'une deuxième vague meurtrière"
La plupart regrettent ce "jugement" injustifié, car ils estiment avoir défendu un texte "équilibré" et "périssable". Guillaume Vuilletet (La République en mouvement) a reproché aux opposants "de reprendre une politique à l'ancienne, accusant le gouvernement de tous les maux, de conspirer", alors que "le seul objectif est de lutter contre l'épidémie".
Le Gouvernement a souligné la nécessité d'une "vigilance" contre le risque d'une "deuxième vague meurtrière" du virus, défendant "cette ligne fine", "seule alternative" entre une "sortie totale" de l'état d'urgence et une prolongation. Pour le ministre de la Santé, Olivier Véran, l'essentiel de l'état d'urgence sanitaire "disparaît", mais "ne pas garder certaines mesures serait de prétendre que les risques d'un nouveau départ (de l'épidémie) n'existent pas".
En cas de devoir déclarer une nouvelle détention, telle que celle qui a été établie à partir du 17 mars, le gouvernement devra décréter à nouveau l'état d'urgence sanitaire.
La Guyane et Mayotte ne font pas partie du plan
"L'objectif est de tout mettre en œuvre pour l'éviter", a déclaré jeudi soir Emmanuel Macron dans une interview à la presse régionale, soulignant que "nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire, seulement de sa phase la plus aiguë" et faisant référence à une phase de "grande vigilance".
Cette levée de l'état d'urgence sanitaire n'inclut pas la Guyane et Mayotte, où elle se prolongera "jusqu'au 30 octobre", car le virus circule toujours activement, et même très activement en Guyane où le pic de l'épidémie est prévue "mi-juillet, fin juillet".
Avec AFP
Cet article a été adapté de son original en français.