MADRID, 27 avr. (EUROPA PRESS) –
Le gouvernement du Mozambique a précisé ce mardi que le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la ville mozambicaine d’Afungi, située près de la ville de Palma, a été temporairement suspendu, après que la société française Total a confirmé le retrait de tout son personnel dans le projet en raison de la situation sécuritaire dans la province de Cabo Delgado (nord).
Le gouvernement mozambicain a voulu indiquer que « dans la mesure où des informations inexactes et spéculatives sur son retrait circulent, il est précisé que Total n’a pas abandonné le projet », à travers un communiqué de l’Institut national du pétrole (INP) du Mozambique.
Total a indiqué ce lundi dans un communiqué que « compte tenu de l’évolution de la situation sécuritaire dans la province de Cabo Delgado », il retirerait tout le personnel du projet. « Cette situation conduit Total, en tant qu’opérateur du projet de GNL au Mozambique, à déclarer un cas de force majeure. »
Pour sa part, le gouvernement a indiqué que cette déclaration de force majeure a été décidée « afin d’atténuer les effets négatifs découlant de l’application des contrats et les coûts des biens et services qui ne peuvent être fournis ou utilisés pendant cette période. Période en que les activités sont suspendues, ce qui aurait des effets négatifs sur le coût global du projet »et que« le projet reprendra dès que la situation sera rétablie.
De même, l’INP a ajouté qu’en dépit de la suspension, « Total maintient le travail nécessaire dans ses bureaux, tout en analysant l’impact réel de la situation » avec le reste des partenaires impliqués.
LA SITUATION À PALMA
La ville de Palma a été le théâtre d’une offensive lancée le 24 mars par le groupe djihadiste État islamique en Afrique centrale (ISCA) qui a déclenché des affrontements qui ont duré jusqu’au début du mois d’avril et causé des dizaines de milliers de personnes déplacées.
Le nombre définitif de victimes et de disparus reste inconnu, puisque les communications avec Palma ont été interrompues, alors que le gouvernement mozambicain s’est borné à parler de «dizaines» de morts, sans fournir un bilan concret de l’offensive et de ses opérations ultérieures.
Ce mardi, les dirigeants régionaux de l’Afrique australe ont déclaré que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) devrait immédiatement déployer 3000 militaires pour combattre l’insurrection à Cabo Delgado et aider l’armée mozambicaine dans la région, selon un rapport recueilli par Zitamar News et qui sera présenté à une réunion extraordinaire de la SADC ce jeudi.
Depuis octobre 2017, la province de Cabo Delgado est le théâtre d’attaques de miliciens islamistes connus sous le nom d’Al Shabaab, sans lien avec le groupe homonyme qui opère en Somalie et qui entretient des liens avec Al-Qaïda. Depuis mi-2019, ils ont été revendiqués principalement par l’ISCA, qui a intensifié ses actions depuis mars 2020.