Le Front Polisario a condamné mardi “dans les termes les plus fermes” la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental comme “la seule base pour parvenir à une solution politique juste”, une décision qui vise à “priver le peuple sahraoui” de l'exercice. leur « droit à l’autodétermination et à l’indépendance ».
“La France, qui n'a jamais abandonné son approche coloniale et expansionniste, a également continué d'entraver les efforts de la communauté internationale pour trouver une solution pacifique et juste pour décoloniser le Sahara occidental. Sa décision récemment annoncée (…) ne fait que confirmer son intention délibérée. priver le peuple sahraoui et porter atteinte à son droit inaliénable à la liberté et à l'indépendance et exposer l'ensemble de la région aux menaces et à l'instabilité”, lit-on dans un communiqué publié par l'agence de presse sahraouie SPS.
En ce sens, il a accusé le gouvernement français de “soutenir publiquement la guerre expansionniste du régime d'occupation marocain”, et a dénoncé la récente “escalade dangereuse constatée dans les territoires occupés par les autorités d'occupation marocaines dans le cadre de la politique de colonies de peuplement”, qui “privent” les Sahraouis de leurs terres à travers la confiscation des terres par “la force militaire”.
Il a ensuite remercié l'Algérie pour sa décision de retirer “avec effet immédiat” son ambassadeur en France, Said Musi, et d'abaisser les relations diplomatiques au rang de chargé d'affaires en représailles à cette reconnaissance.
Le Polisario a également rappelé la responsabilité de l'ONU de garantir le respect du droit international et que la population sahraouie peut exercer son droit à l'autodétermination pour “conclure le processus de décolonisation de la dernière colonie d'Afrique, le Sahara occidental”. Enfin, il a exhorté la population sahraouie à “rester unie” et à “préserver la cohésion” face à la politique du Maroc.
L'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental a été occupée par le Maroc en 1975 malgré la résistance du Front Polisario, avec lequel elle est restée en guerre jusqu'en 1991, date à laquelle les deux parties ont signé un cessez-le-feu en vue d'organiser un référendum d'autodétermination. Les divergences sur la préparation du recensement et l'inclusion ou non des colons marocains ont empêché sa convocation jusqu'à présent.
Le dernier revers pour les Sahraouis a été le soutien du gouvernement espagnol au plan d'autonomie marocain, exprimé en mars 2022 dans une lettre du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, un changement de position qualifié de trahison de la part du Polisario, qui rappelle que l'Espagne est toujours “de jure” la puissance administrative du Sahara occidental.