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Un hebdomadaire français a dénoncé la détention par l'armée israélienne d'un journaliste indépendant alors qu'il effectuait un reportage près du plateau du Golan occupé, dans le contexte de l'avancée militaire israélienne en territoire syrien après la chute du régime de Bachar al Assad le 8 décembre.
Sylvain Mercadier, collaborateur de l'hebdomadaire Marianne, portait un gilet pare-balles et a été identifié comme attaché de presse au moment de son arrestation ce mercredi dans la ville syrienne d'El Hmidaia, près de la ligne de séparation établie entre la Syrie et Israël en 1974.
L'hebdomadaire rapporte que le journaliste avait l'autorisation de filmer les troupes israéliennes dans la zone, mais que celles-ci lui ont confisqué son équipement et l'ont battu. Mercadier, accompagné de l'avocat syrien Mohamed Fayad, a été contraint de monter dans une voiture et est toujours porté disparu depuis.
Le journaliste Quentin Muller, responsable de l'International à Marianne, a souligné sur les réseaux sociaux que Mercadier n'est membre ni du Mouvement de la Résistance islamique (Hamas), ni de la milice chiite Hezbollah ou du groupe syrien Hayat Tahrir al Sham (HTS).
« Comme Israël est un pays « démocratique », ils doivent être libérés rapidement. Je tiens à souligner que son matériel électronique a été saisi et que nous n'avons eu aucune nouvelle de lui ni de son compagnon. Des témoins disent qu'ils ont été battus, menottés et bandés sur les yeux avant de prendre ceux qui savent où », a-t-il ajouté.
L'une des premières personnalités politiques à réagir a été la députée française Mathilde Panot, leader de La Francia Insumisa (LFI) à l'Assemblée nationale, qui a dénoncé son arrestation et exigé sa libération « immédiate », car elle viole le droit international.
Les hauteurs du Golan occupé ont repris de l'importance après la chute du régime du président syrien Bachar al Assad, à la suite d'une offensive passagère menée par les rebelles et les jihadistes, et menée par HTS, qui représente désormais les autorités syriennes.
En pleine alternance de pouvoir en Syrie, Israël a profité de l’occasion pour avancer ses positions au-delà du plateau du Golan, faisant allusion à une opération visant à garantir sa sécurité. À la mi-décembre, le gouvernement israélien a approuvé un nouveau plan d'expansion dans la région.
Le plateau du Golan est un territoire qu’Israël s’est emparé de la Syrie pendant la guerre des Six Jours (1967) et la guerre du Kippour (1973) et qu’il a effectivement annexé en 1981 dans le cadre d’un mouvement non reconnu par la communauté internationale.