La préfecture de police française a requis ce mardi la suspension d’un agent qui a insulté une victime présumée d’une agression sexuelle, après que le journal numérique Mediapart a révélé un enregistrement audio dans lequel on entend le policier traiter de « grosse pute » à la femme.
Dans un communiqué, l’institution a « fermement » condamné les affirmations « inadmissibles » de l’agent et a saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) à ce sujet. L’agent devrait être suspendu dans les prochaines heures.
La Préfecture a également rappelé son « engagement total » à « améliorer l’accueil et la prise en charge des victimes de violences sexuelles dans tous les commissariats » de son ressort. « Tout comportement offensant ou abusif d’un agent envers une victime ne sera pas toléré », a-t-il conclu.
L’enregistrement, vérifié par des médias français comme BFMTV, est un message téléphonique apparemment laissé par inadvertance par l’agent sur le répondeur de la femme, qui avait signalé une agression sexuelle la veille.
Concrètement, la femme est sortie d’un bar avec un ami et, alors qu’elle croisait un groupe d’hommes dans la rue, elle aurait ressenti un frottement à l’entrejambe. Il a appelé la police, qui s’est rendue sur les lieux et, après avoir porté plainte, l’agresseur présumé a été interpellé et une enquête a été ouverte.
Cependant, la femme, qui se dit « satisfaite » de l’action policière, a reçu le lendemain un message téléphonique qui semble être une erreur de l’agent, qui l’a appelée pour obtenir des informations supplémentaires sur l’incident, mais elle n’a pas répondu. .
L’enregistrement dure un peu plus de trois minutes et l’on entend l’agent se moquer de la victime — des moqueries adressées à ses collègues du commissariat de Paris où il travaille –, qualifier sa plainte de « plainte incompréhensible » et, enfin, appeler la victime « grosse pute », entre autres insultes.
La femme, une enseignante de 34 ans, a déposé une nouvelle plainte ce mardi, cette fois pour « injures publiques à caractère sexiste ». Son avocat, Me Arié Alimi, a indiqué dans une déclaration à BFMTV que la femme est « doublement victime » et a déploré qu' »elle se croyait protégée par l’institution policière ».
« Derrière les discours de protection des femmes victimes de violences sexuelles, il y a une pensée et une action différentes », a-t-il indiqué, avant de préciser que la victime était « stupéfaite ».