Le tribunal administratif de Paris a validé ce lundi l'expulsion vers la Tunisie de l'imam Mahjub Mahjubi, désigné par le gouvernement comme « radical » pour les discours qu'il a prononcés depuis la mosquée de Bagnols-sur-Cèze, située dans le département du Gard, dans le Sud. de France.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a ordonné son expulsion le 21 février et le transfert a été effectif en douze heures seulement. L'avocat avait présenté une requête urgente à la justice pour tenter d'annuler l'expulsion et l'imam lui-même avait promis qu'il tenterait de rentrer en France, même prêt à s'adresser à la Cour européenne des droits de l'homme.

Cependant, et en l'absence d'autres ressources étudiées en profondeur, un premier tribunal a décidé que Mahjubi resterait pour l'instant en Tunisie, rapporte le journal 'Le Figaro'. Les avocats de l'imam ont tenté en vain de faire valoir que ces déclarations étaient sorties de leur contexte et qu'il avait des racines familiales en France.

Selon le décret d'expulsion, l'imam « transmettait une conception littérale, rétrograde, intolérante et violente de l'Islam, de nature à encourager des comportements contraires aux valeurs » de la France. Darmanin a utilisé cette affaire pour défendre la nouvelle loi sur l'immigration, affirmant que sans elle, « un renvoi aussi rapide n'aurait pas été possible ».

Parmi les propos évoqués figurent des termes de « discrimination à l'égard des femmes », qu'il définit comme « inférieures » et qui « doivent être guidées et contrôlées par des hommes », ainsi que des propos de haine contre les juifs, qu'il qualifie d' »alliés de l'Antéchrist ». « 

« Les propos qui appellent à la haine envers les Juifs et Israël et qui défendent le jihad peuvent inciter les adeptes à commettre un acte de violence », lit-on dans le texte, qui ajoute que l'imam est allé jusqu'à assurer dans un autre de ses sermons que « les mosquées ne pas créer des combattants comme au temps du prophète Mahomet.

Mahjubi, né en Tunisie et vivant en France depuis 1986, est marié à une femme de nationalité française. Ses sermons ont suscité la controverse après qu'il ait été révélé qu'il avait qualifié le drapeau tricolore de « satanique ».

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