MADRID, 13 juin (EUROPA PRESS) –

Le gouvernement français a confirmé la nomination d’un nouvel ambassadeur au Rwanda après six ans de vacance et en plein rapprochement entre les deux pays après la publication du rapport Duclert et la reconnaissance par Macron de la « responsabilité écrasante » de Paris dans le génocide de 1994.

Ainsi, le Conseil des ministres rwandais a confirmé, samedi, la nomination du diplomate Antoine Anfré comme nouveau représentant de la France dans le pays africain, dans un contexte de normalisation des relations franco-rwandaises après 27 ans d' »amère distance ».

Le président français Emmanuel Macron a reconnu le 27 mai lors d’une visite à Kigali – et dix jours après avoir reçu son homologue Paul Kagame, à Paris – la « responsabilité écrasante » de la France dans le génocide au Rwanda.

Antoine Anfré, 58 ans, est considéré comme un grand connaisseur de l’Afrique, d’abord comme secrétaire en chef de l’ambassade de France en Ouganda dans les années 1990, avant d’être nommé ambassadeur de France au Niger puis de servir au département Afrique au ministère des Affaires étrangères, en tant que Radio France Internationale explique.

Anfré est également cité dans le rapport Duclert, qui analyse le rôle de la France pendant et avant le génocide au Rwanda, pour avoir alerté Paris sur les risques de violence dans ce pays.

Son prédécesseur, Michel Flesch, a quitté le Rwanda en 2015 et depuis 2019 l’Ambassade est sous la responsabilité du chargé d’affaires, Jérémie Blin.

LE RAPPORT DUCLERT

Le mois dernier, un rapport d’historiens commandé par le président français reconnaissait une certaine « cécité » et « indifférence » des Français à ce qui se passait au Rwanda au point d’en porter une responsabilité « écrasante » et « intellectuelle ».

Environ 800 000 Rwandais, en grande majorité des Tutsis et des Hutus modérés, ont été tués par des extrémistes hutus pendant environ trois mois en 1994. Des fosses communes sont encore découvertes aujourd’hui, d’autant plus que des condamnés ayant purgé leur peine ont reçu des informations sur l’endroit où leurs victimes ont été enterrées ou abandonnées.

Les racines du conflit entre Hutus et Tutsis remontent à plusieurs générations, mais le génocide s’est déclenché après la mort du président Juvénal Habyarimana, victime de la chute de son avion présidentiel – dans lequel voyageait également le président burundais Cyprien Ntaryamira – avec un missile sur 6 avril 1994.

Après la mort du président, la milice Interahamwe a lancé une campagne d’exécutions qui a duré 100 jours, déchirant à plusieurs reprises ses victimes dans leurs maisons, dans les églises, les stades de football ou sur les barricades.

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