MADRID, 4 février (EUROPA PRESS) –
L’ambassadeur de France à Rabat, Christophe Lecourtier, a dissocié la France de la récente déclaration du Parlement européen critiquant la situation de la liberté de la presse dans le pays, ainsi que le prétendu système de corruption pour gagner de l’influence à Bruxelles.
« La résolution du Parlement européen n’engage en rien la France », a-t-il souligné dans un entretien à l’hebdomadaire casablancais « TelQuel ».
« Nous sommes responsables des décisions des autorités françaises, (mais) le Parlement européen est loin de notre autorité. Ce sont des personnalités qui ont été élues. Il y a une diversité de groupes et de courants d’idées. les eurodéputés », a-t-il ajouté.
Le texte du Parlement européen appelait au respect de la liberté d’expression et des médias, dénonçait l’utilisation du programme d’espionnage « Pegasus » et exigeait également « un procès équitable » pour les journalistes emprisonnés Omar Radi, Sulaiman Raisuni et Taufik Buachrine. En outre, il a dénoncé les pots-de-vin marocains pour gagner de l’influence à Bruxelles.
Lecourtier vient d’être nommé pour représenter la France au Maroc et entend redonner de l’élan à une relation bilatérale affectée par les derniers affrontements. « Je voudrais que nous travaillions ensemble sur les défis de demain (…). Notre volonté serait de trouver les moyens de contribuer à la réussite » du Maroc, a-t-il indiqué.
L’ambassadeur a évoqué trois grands thèmes autour desquels de puissantes synergies pourraient s’établir : « l’énergie, l’industrie et le capital humain ».
Selon son analyse, le royaume pourrait être le grand gagnant de l’actuelle redistribution des cartes au niveau géopolitique : « Depuis 20 ans, l’Occident a joué à fond la carte de la Chine et aujourd’hui nous y retournons. C’est pourquoi nous cherchons à délocaliser les activités essentielles pour réduire notre dépendance, mais ce concept de souveraineté industrielle inclut les pays partenaires, les plus proches géographiquement », a-t-il souligné.