Les gouvernements de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni ont exprimé jeudi leur « grande inquiétude » face au rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui fait état d’une augmentation des travaux d’enrichissement d’uranium en Iran, pays auquel ils exhortent de suspendre « sans délai » toute violation de l’accord de 2015.
Les trois puissances européennes ont participé à la négociation dudit accord, dont les Etats-Unis se sont dissociés en 2018, et elles conviennent que l’Iran commet des « violations graves » de ce qu’il promettait en théorie de respecter. « Les activités de l’Iran sont plus qu’inquiétantes », ont-ils averti dans un communiqué conjoint.
Selon l’AIEA, l’Iran possède déjà de l’uranium d’une pureté allant jusqu’à 20 % et a « considérablement » augmenté sa capacité pour atteindre 60 %, ce qui serait une étape capitale s’il voulait fabriquer des armes atomiques.
« Les deux sont des étapes clés dans le développement d’une arme nucléaire et l’Iran n’a aucun besoin civil crédible pour l’un ou l’autre », ont déclaré les trois gouvernements européens, qui craignent ce qui pourrait se passer sur le terrain après que Téhéran ait limité « de manière significative » la surveillance des inspecteurs de l’AIEA.
Les pourparlers de Vienne, les appels au rapprochement des parties, stagnent. Paris, Berlin et Londres ont rappelé qu’elles avaient été interrompues il y a deux mois « à la demande de Téhéran » et qu’il n’y a pas de date pour les reprendre, ce qui rend le retour à l’accord nucléaire encore « plus compliqué ».
« Nous exhortons l’Iran à reprendre les négociations de Vienne dès que possible en vue de parvenir à une conclusion rapide et réussie. Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, le temps n’est en faveur de personne », ont-ils averti.