“La partie la plus importante de la stratégie sera son plan de mise en œuvre, qui devrait être élaboré sans délai. Il doit être soutenu par un financement adéquat et, à cette fin, nous demandons à la Commission de présenter des options de financement concrètes, en particulier pour la période précédant la prochain budget européen”, a indiqué l'initiative de ces trois partenaires européens.
En ce sens, ils préviennent qu'un financement inadéquat aujourd'hui « ne fera qu'entraîner des dépenses plus élevées plus tard » et ont estimé que l'industrie de la défense a « un meilleur accès au financement public et public-privé », en soulignant l'option selon laquelle la Banque européenne d'investissement joue un rôle. , sachant que cela “pourrait améliorer considérablement l'efficacité des dépenses de défense”.
Bruxelles n'a pas mis de nouveaux fonds sur la table pour accompagner ces plans et ne prévoit que 1,5 milliard d'euros du Fonds européen de défense, soulignant qu'elle cherchera à mobiliser des éléments de cohésion ou à utiliser les bénéfices générés par les produits russes.
Lors de la présentation du plan, la vice-présidente de la Commission européenne et chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager, a reconnu que 1,5 milliard d'euros n'est pas une somme importante mais a défendu que ces fonds fonctionneraient comme une incitation ou un “bonus” pour que les Etats membres en matière de défense « dépensent mieux et dépensent plus en Europe ».
La lettre des Français, des Polonais et des Estoniens révèle des réticences à l'égard du projet communautaire sur un dossier, celui de la Défense, qui relève de la responsabilité des États membres et suscite traditionnellement la méfiance des partenaires européens. Et il insiste sur le fait que le plan doit envisager de soutenir les efforts nationaux visant à acquérir des munitions, des défenses aériennes et des systèmes de missiles auprès de l'industrie européenne.
Il suggère également que Bruxelles mobilise des fonds pour des projets d'infrastructures de défense et de biens communs difficiles à développer par les seuls États membres et donne l'exemple des capacités de défense antiaérienne et de reconnaissance en haute mer.
De son côté, la ministre néerlandaise de la Défense, Kajsa Ollongren, a estimé que la stratégie industrielle présentée par Bruxelles pour le secteur de la Défense “représente une étape importante pour renforcer la défense européenne”. “Nous devons libérer le potentiel de l'industrie européenne de défense, c'est la clé d'une Europe plus forte. Parce que si vous voulez la paix, vous devez vous préparer à la guerre”, a-t-il soutenu.
Ollongren valorise les achats conjoints et la production transfrontalière comme moyen de lutter contre la fragmentation du secteur militaire européen. “Le secteur de la défense doit avoir accès à d'importants financements et investissements publics et privés”, a-t-il indiqué.