Le président français, Emmanuel Macron, a fait part au Premier ministre arménien, Nikol Pashinián, en visite officielle à Paris, de la nécessité de reprendre « immédiatement » le dialogue avec l’Azerbaïdjan dans le cadre du conflit territorial entre les deux nations.
« Tous les problèmes non résolus, qui sont nombreux, doivent être résolus exclusivement par des négociations. Les négociations se déroulent sous différents formats, notamment sous les auspices de l’UE », a expliqué Macron lors d’une conférence de presse conjointe avec Pashinian, comme indiqué dans un communiqué de le gouvernement arménien.
Il a ainsi précisé qu’« il est impossible de construire la paix sous la menace de la force ». « Pour cela, la France fera tout son possible, elle poursuivra son objectif, qui est un Caucase du Sud stable, sûr et prospère », a-t-il ajouté.
Macron a rappelé que les opérations militaires « à grande échelle » à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont fait « de nombreuses victimes ». « Le territoire de l’Arménie a été attaqué, les infrastructures civiles ont été détruites. Face à cette situation inacceptable, la France a assumé ses engagements », a-t-il déclaré.
En ce sens, il a rappelé la réunion convoquée au Conseil de sécurité alors que la France exerçait la présidence « pro tempore » les 14 et 15 septembre, au cours de laquelle les membres ont appelé à une « cessation rapide des hostilités ».
« La France a exigé que les forces azerbaïdjanaises reprennent leurs positions initiales. J’ai dit le 14 septembre au président (de l’Azerbaïdjan, Ilham) Aliyev que le fait que la frontière ne soit pas délimitée ne peut justifier aucune avancée vers le territoire de l’autre pays », a-t-il ajouté. rappelé.
Macron a tenu ce lundi, de cette manière, une réunion avec le Premier ministre arménien au cours de laquelle ils ont discuté des actions de l’ONU et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans la région, ainsi que de la délimitation de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ou la normalisation des relations avec la Turquie.
« C’est un processus difficile mais très nécessaire et vous savez que la France a également pris des engagements sur cette question. Ce processus est extrêmement important pour la région », a déclaré le président français à propos d’Ankara.
De son côté, Pashinián s’est prononcé en faveur de l’envoi d’une mission internationale d’observation « dans les régions touchées par l’occupation azerbaïdjanaise et la zone frontalière » face à une situation qu’il a qualifiée de « tendue ».
« L’Arménie est prête pour l’ouverture des communications dans la région et la construction de nouvelles communications, conformément à la législation nationale des pays traversés », a déclaré le Premier ministre arménien depuis Paris.
« Je pense que le début des discussions entre l’Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh peut être utile. Dans ce contexte, je dois souligner le rôle de la France en tant que pays co-président de l’OSCE », a-t-il conclu lors de la conférence de presse conjointe.
Les gouvernements d’Arménie et d’Azerbaïdjan ont convenu d’un cessez-le-feu après les derniers affrontements à la frontière, qui ont fait plus de 200 morts. Les combats sont les plus graves depuis 2020, lorsqu’ils se sont affrontés pour le contrôle du Haut-Karabakh, un territoire à population majoritairement arménienne qui est au centre des conflits depuis qu’il a décidé de se séparer en 1988 de la région d’Azerbaïdjan intégrée à l’Union soviétique.
Ces affrontements ont cessé lorsque les deux pays sont parvenus à un accord de cessez-le-feu négocié par la Russie, permettant aux Casques bleus russes de s’installer au Haut-Karabakh pour une période de cinq ans.