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Au cours des dernières 24 heures, 4.897 personnes ont été infectées par le virus en France. Certains experts se demandent s'il s'agit de la «deuxième vague» attendue car les autorités craignent que l'accélération des infections chez les très jeunes ne se propage aux personnes âgées.
Il s'agit de la plus forte augmentation des infections depuis la levée de l'isolement le 11 mai en France. Au total, 4 897 cas positifs de Covid-19 ont été détectés au cours des dernières 24 heures à travers le pays.
De plus, un décès a été confirmé au cours des dernières 24 heures, portant le nombre total de décès à 30 513 depuis le début de l'épidémie.
Le pourcentage de tests positifs a également évolué, continuant à augmenter légèrement pour atteindre 3,6%, contre 3% au début de la semaine dernière (et 1,1% début juillet). Et le nombre d'hospitalisations et de décès reste cependant stable.
Selon la Direction de la santé publique française, il y a actuellement 4 709 cas de Covid-19 actifs, deux de moins que le samedi 22 août, et 33 nouvelles foyers sont en cours d'investigation dans le pays.
Actuellement, sept départements sont classés comme très vulnérables: Bouches-du-Rhône, Guyane, Hérault, Paris, Sarthe, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne. Le Loiret, qui avait été porté à une catégorie «haute» ce samedi 22 août, est revenu au niveau de vulnérabilité «modéré».
Est-ce la «deuxième vague»?
Cette augmentation du nombre de personnes infectées par Covid-19 a conduit les autorités et les Français eux-mêmes à se demander si la «deuxième vague» attendue est peut-être arrivée.
Selon Karine Lacombe, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, interviewée par la radio 'France Inter', la 'deuxième vague' "est déjà en cours" et n'a "rien à voir avec la première vague qui nous vivons en mars et avril. "
Selon l'expert, cette 'seconde vague' a commencé fin juillet avec le retour des premiers Parisiens de leurs vacances d'été et a conduit à une augmentation des hospitalisations: "Nous avons eu une augmentation choquante des hospitalisations en fin de semaine dernière en le groupe hospitalier de l'Université de la Sorbonne, dont fait partie l'hôpital Saint-Antoine », a ajouté Lacombe. Le spécialiste a déclaré que si les chiffres sont extrapolés à l'ensemble de la région parisienne, ils "sont très rassurants, stables".
Pr Karine Lacombe (.@ LacombeKarine1): "L'histoire d'un virus qui serait moins transmissible ou moins grave est une histoire totalement construite, on n'en sait rien pour l'instant. Il ne faut pas transposer dans la vie réelle ce qu'on voit dans les tubes à essais. " # le79Inter pic.twitter.com/qPNVBAIKOG
– France Inter (@franceinter) 24 août 2020
Lacombe a en outre expliqué que les centres de santé sont mieux préparés: "Nous avons maintenant des stratégies thérapeutiques que nous n'avions pas en mars. Nous savons mieux comment soigner les patients avant qu'ils n'entrent en soins intensifs."
Rapport de Paris: la France enregistre un record d'infections depuis la fin de la garde
Le ministre de la Santé parle d'une «situation à risque»
A l'autre extrême, le président du conseil scientifique français, Jean-François Delfraissy, assure que "ce n'est pas la" seconde vague "" et au contraire "on continue dans la première". Delfraissy dit que cette vague "grandit et renaît parce que nous avons perdu les mesures de distanciation sociale. Nous ne pouvons pas rester ainsi", prévient-il.
Delfraissy va dans le même sens qu'Olivier Véran, le ministre de la Santé, qui, dans une interview au Journal du dimanche, a écarté la "deuxième vague" mais parle de "situation de risque" et craint que l'accélération de la contamination parmi les plus jeunes, il se propage aux personnes âgées.
Delfraissy a également confirmé que ces nouveaux cas touchent principalement des jeunes moins respectueux des mesures de barrière dans des régions qui n'avaient pas encore été touchées par le virus.
«Les personnes âgées ont compris qu'elles étaient à risque et ont pris des précautions: elles portent des masques, respectent la distanciation sociale (…) à Paris il y a des patients comparables à ceux de mars mais 50% sont jeunes et leur pronostic est meilleur», ce qui explique, selon lui, que le nombre de décès n'a pas augmenté.
Avec Reuters