Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a souligné ce vendredi que la décision de la Cour constitutionnelle de Pologne qui dicte que la Magna Carta du pays prévaut sur le droit de l’UE est une « attaque contre l’Union européenne ».
Dans une interview à BFMTV, Beaune a affirmé que l’attitude de la Pologne est « extrêmement sérieuse » et que la décision « fait partie d’une longue liste de provocations » contre le bloc.
« Le gouvernement polonais actuel ne respecte pas les principes et valeurs fondamentaux de l’Union européenne : droits des femmes, droits des minorités, indépendance de la justice, des médias », a-t-il ajouté.
La Cour constitutionnelle polonaise s’est prononcée jeudi, après avoir reporté sa décision jusqu’à trois fois, sur une requête Morawiecki, après que la Cour de justice de l’UE (TUE) a jugé que les réformes judiciaires entreprises par le gouvernement pouvaient constituer une violation des lois communautaires.
La plus haute juridiction polonaise, présidée par Julia Przylebska, a jugé que certains des règlements communautaires sont incompatibles avec la Constitution polonaise, ce qui a immédiatement provoqué les critiques de Bruxelles, qui considère que l’arrêt remet en cause les principes de l’UE, pour quelles études les mesures.
« La tentative d’ingérence du TUE dans le système judiciaire polonais viole le principe de l’État de droit, le principe de suprématie de la Constitution et le principe de préservation de la souveraineté dans le processus d’intégration européenne », a conclu la Cour constitutionnelle, tandis que son président a défendu que « les organes de l’Union européenne fonctionnent en dehors des limites des pouvoirs conférés par la République de Pologne dans les traités ».
Sur les douze juges présents, deux ont manifesté leur rejet de la condamnation, contrairement aux magistrats qui ont souligné que « dans la hiérarchie des sources du droit, le traité de l’Union européenne est en dessous de la Constitution, comme tout accord international ratifié » , selon les mots du juge Bartlomiej Sochanski.