MADRID, 31 juillet (EUROPA PRESS) –

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a assuré ce dimanche que le gouvernement n’avait pas l’intention d’évacuer ses citoyens du Niger après les manifestations à son ambassade à Niamey, comme l’a indiqué lors d’une interview sur le réseau RTL.

« Il n’y a pas de décision d’évacuation (…). L’ère des coups d’Etat en Afrique doit cesser. Ce n’est pas acceptable. Ils menacent la sécurité du pays et la stabilité de la région. La France, comme toujours, protège ses citoyens » , a ajouté Colonna.

Il y a actuellement entre 500 et 600 citoyens français au Niger, sans compter les troupes françaises de l’opération antiterroriste Barkhane, arrivées du Mali il y a quelques mois.

« Tous ont été contactés. Des mesures de précaution sont prises, comme toujours dans ces situations. Ces mesures seront renforcées si nécessaire, mais il n’y a pas de décision d’évacuation au moment où je vous parle », a déclaré le ministre en référence à la Français qui sont encore dans le pays.

Dimanche, une manifestation de milliers de personnes s’est rassemblée autour de l’ambassade de France dans la capitale du pays, où les participants, encourageant la Russie et le président Vladimir Poutine, ont lapidé la mission diplomatique et incendié l’un de leurs billets, en plus d’avoir affiché slogans contre la France.

C’est pourquoi le président de la France, Emmanuel Macron, a déclaré ce dimanche qu’il « ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts » et que Paris « répondra immédiatement » à tout acte de violence contre « des citoyens français, l’armée, des diplomates et servitudes françaises ».

Les manifestations ont lieu un jour où les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont suspendu toutes leurs relations avec le Niger après le coup d’État dans une déclaration sévère avertissant les putschistes qu’ils disposent d’un délai de sept jours pour rétablir Mohamed Bazoum, aujourd’hui déchu, à la présidence du pays, sinon ils prendront des mesures supplémentaires, parmi lesquelles n’excluent pas le recours à la force.

Le gouvernement français avait déjà annoncé ce samedi, à l’unisson avec l’Union européenne, la suspension de l’aide humanitaire et sécuritaire au Niger et exigé que les putschistes rétablissent immédiatement l’ordre constitutionnel.

Mohamed Bazoum est détenu depuis mercredi, lorsqu’un groupe de membres de la Garde présidentielle nigérienne a organisé un coup d’État. Cette action a été motivée par l’aggravation de la crise économique et sécuritaire dans le pays, qui fait face à une augmentation des opérations des branches des groupes terroristes État islamique et Al-Qaïda.

Le coup d’État a une fois de plus alimenté les inquiétudes concernant l’instabilité politique au Niger, un pays qui a été secoué par quatre — maintenant cinq — coups d’État depuis qu’il a obtenu son indépendance de la France en 1960, ainsi que plusieurs tentatives infructueuses, dont la dernière en 2021. , quelques jours avant l’entrée en fonction de Bazoum.

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