Duel incontournable avant le second tour des élections présidentielles en France. Le président et candidat à sa réélection, Emmanuel Macron, affronte la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, dans un débat télévisé ce mercredi 20 avril. Au plus fort de la campagne, tous deux cherchent à convaincre des bases électorales indécises et lorsque les sondages montrent une course serrée. Edition spéciale en direct de France 24, à partir de 14h, heure de Bogotá.

Cinq ans plus tard, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se font à nouveau face pour la présidence de la France. Mais maintenant, les marges de faveur entre les deux se sont considérablement réduites.

France 24 diffuse le débat décisif en direct ce mercredi 20 avril, à partir de 13h45, heure de Bogotá.

Les deux candidats à l’occupation de l’Elysée doivent élargir leur soutien avant les élections du dimanche 24 avril prochain. Beaucoup de Français disent qu’ils ne savent toujours pas s’ils iront aux urnes. Un public qu’ils espèrent séduire afin de faire pencher la balance en leur faveur.


Le décor est planté pour le débat présidentiel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 20 avril 2020.
Le décor est planté pour le débat présidentiel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 20 avril 2020. © France Télévisions

Les deux candidates diffèrent sur presque tout : du système de retraite aux mesures liées à l’environnement, en passant par l’usage du voile des femmes musulmanes, les libertés et les institutions publiques, le pouvoir d’achat, l’Union européenne, la diplomatie internationale et les relations avec la Russie, dans le au milieu d’une guerre dont les conséquences secouent le continent.

En 2017, un débat similaire a porté un coup décisif à la campagne Macron. A cette occasion, le centre-droit porte les résultats en tant que président qu’il défend, dont une forte reprise économique post-pandémique ; tandis que Le Pen a réduit son discours anti-immigration pour se concentrer sur la défense du pouvoir d’achat qui l’a fait gagner du terrain dans les sondages.

Le Pen et Macron arrivent au débat avec une faveur proche

Après avoir passé le premier tour électoral le 10 avril, les sondages donnent un avantage au président de 44 ans, atteignant une faveur comprise entre 54% et 56,5%, contre 43,5 et 46% pour Marine Le Pen.

C’est un écart entre 8 et 12 points. Une réduction considérable si l’on considère que Macron a remporté la présidence face à Le Pen en 2017 avec un avantage de 32 points : 66 % contre 34 %.

Les deux candidats arrivent soigneusement préparés pour le débat de plus de deux heures et la forte abstention prévisible est un ennemi commun à vaincre. De plus, ils font le pari d’attirer les électeurs de gauche qui ont soutenu Jean-Luc Mélenchon au premier tour.

Après maintes négociations et tirages au sort, c’est enfin la question du pouvoir d’achat qui ouvrira la discussion. Marine le Pen, située à droite de l’écran, s’exprimera en premier et en dernier.



Avec un face-à-face pour la location d’un balcon, le centriste pro-européen et le nationaliste anti-immigration pourraient « bouger plus de voix qu’on n’en a vu depuis le début de la Ve République », estime Brice Teinturier, directeur général adjoint d’Ipsos France.

Les points de vue qui confrontent Macron et Le Pen

Le Pen devrait faire appel à ceux qui ont des sentiments « anti-Macron », critiquer sa politique et présenter sa plate-forme populiste comme une alternative.

Il cherche aussi à montrer qu’il est à la hauteur d’un éventuel mandat et à promouvoir ce qu’il dit être des propositions réalistes. Celles-ci incluent l’interdiction du foulard musulman et la réduction des relations avec l’Union européenne (UE) et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).


Illustration-Le président de la France et candidat à la réélection, Emmanuel Macron, et la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen.
Illustration-Le président de la France et candidat à la réélection, Emmanuel Macron, et la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen. © AFP/Eric Feferberg

Pendant ce temps, Macron défendra ses vues pro-européennes comme le moyen de rendre la France plus forte sur la scène internationale. Il cherchera également à convaincre les électeurs de gauche que sa position pro-business ne doit pas les empêcher de l’élire.

Ces derniers jours, le chef de l’Etat a reconnu que certains le soutiendraient juste pour contrer le candidat d’extrême droite, mais qu’au-delà il espère mener la diversité en France.

« Je veux convaincre des femmes et des hommes avec des points de vue politiques différents », a-t-il déclaré.

« C’est une campagne de mécontentement profond pour de nombreux Français. » Au lieu de voir dans cette élection l’occasion de rêver à un avenir meilleur, de nombreux électeurs se sentent « fatigués, inquiets, parfois frustrés voire en colère », a déclaré Brice Teinturier, PDG du sondeur IPSOS.

Certains citoyens parisiens ont souligné qu’ils attendaient également une grande attention du débat sur les préoccupations climatiques, l’éducation et l’importance d’une Europe renforcée.

Avec Reuters, AP et AFP

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