MADRID, le 19 mai. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Les gouvernements des États-Unis, de la France, de l’Italie, de l’Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé ce jeudi une collaboration « urgente » des communautés locales du Kosovo pour parvenir à une « solution politique », après que les élections locales se sont tenues sous le boycott total de les Serbes dans un nouvel épisode de la montée des tensions qui domine le territoire depuis environ un an et demi.

« Nous appelons tous les acteurs à collaborer de toute urgence entre toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales, vers une solution qui offre une démocratie représentative participative durable dans ces municipalités », lit-on dans une déclaration commune.

En ce sens, ces pays ont fait remarquer qu’« il ne devrait pas y avoir d’actions ou d’initiatives –y compris celles des maires et des assemblées municipales nouvellement élus– qui ne soient pas au service de la population ou qui pourraient accroître les tensions ».

« Toutes les parties doivent s’abstenir de recourir à la force ou à des actions qui exacerbent les tensions ou fomentent les conflits », ont-ils déclaré, ajoutant qu’ils soutenaient le dialogue facilité par l’Union européenne pour normaliser les relations entre le Kosovo et la Serbie.

Les pays signataires ont évoqué les élections du 23 avril dans le nord du Kosovo, au cours desquelles quatre maires et deux assemblées municipales ont été élus. « Après le boycott d’une partie importante de la communauté serbe, les résultats ne représentent pas une solution politique à long terme pour ces municipalités », ont-ils déploré.

Seuls 3,4 % de la population ont voté aux élections locales dans les municipalités à majorité serbe du Kosovo, dont la population et son parti phare, la Liste serbe, ont massivement boycotté. Les responsables électoraux de Serbie et du Kosovo se sont mis d’accord sur leurs chiffres de participation, déclarant seulement 1 557 bulletins de vote.

Les élections ont eu lieu précisément en raison du vide institutionnel laissé par les maires serbes du Kosovo qui ont démissionné de leurs fonctions pour dénoncer une campagne de harcèlement de la part du gouvernement du Kosovo, représentatif de la population albanaise du Kosovo. Cette démission n’était qu’un épisode de plus de la crise qui a éclaté en septembre 2021 entre la Serbie et le Kosovo autour des pouvoirs d’immatriculation des véhicules et qui s’est aggravée au fil des semaines.

Le nord du Kosovo est ainsi devenu le théâtre d’attaques contre les patrouilles de la mission de l’UE, d’arrestations d’anciens policiers serbes du Kosovo et, au plus fort des hostilités à la fin de l’année dernière, de l’érection de barricades par la population serbe du Kosovo.

Cette manœuvre a conduit le Kosovo à déployer ses forces sur la frontière nord, une décision répondue par Belgrade par une initiative pratiquement sans précédent : une demande à l’OTAN de déployer l’armée serbe dans la région, qui n’a jamais abouti.

A lire également