Le gouvernement français a appelé mardi à “reconstruire” les relations bilatérales avec l'Algérie et a regretté les “excès actuels” des autorités algériennes, qui ont fait de “politique nationale” le fait de ne pas ressentir de “sympathie pour la France”.
Le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, a revendiqué l'importance de parvenir à un changement dans le cours des relations entre les parties, qui se trouvent dans une période de tension maximale, selon des propos rapportés par la radio France Inter.
Pour le ministre, la position du gouvernement algérien à l'égard de la France est devenue “une source de revenus”. “Nous devons trouver une issue à tout cela”, a-t-il déclaré avant d'avertir que les parties “perdent leur temps, notamment en matière de terrorisme”.
“Nous devons résoudre ce problème et reconstruire la relation sans faiblesses, sans naïveté”, a-t-il déclaré à propos de la détérioration des relations, gravement affectées depuis l'été dernier, lorsque Paris a annoncé son soutien au plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental.
Mais la situation s'est récemment aggravée suite à l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, à laquelle s'ajoute l'arrestation de plusieurs « influenceurs » algériens sur le territoire français, tous accusés d'« incitation à la violence ».
En ce sens, Lecornu a exprimé la “compassion, la sympathie et le soutien” du gouvernement français à Sansal, emprisonné depuis plusieurs mois pour atteinte présumée à la sécurité nationale algérienne. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a indiqué qu'il était disposé à se rendre dans le pays pour “discuter de ces questions”, estimant qu'aucun des deux pays “n'a intérêt à prolonger cette tension”.