Le président turc Recep Tayyip Erdogan a retiré lundi sa menace lancée samedi concernant l’expulsion des ambassadeurs de pays de l’importance des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France ou de l’Allemagne après avoir publié un bref message sur Twitter réaffirmant leur engagement de non-ingérence .
Pour Erdogan, ces pays ont reculé « dans la diffamation de notre justice et de notre pays », comme il l’a expliqué à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres tenue à Ankara. Désormais, a-t-il assuré, ces ambassadeurs « seront plus prudents ».
La polémique est née du soutien de ces dix pays à la libération du militant Osman Kavala, accusé d’espionnage et d’avoir tenté de renverser le gouvernement Erdogan à l’aide des manifestations massives de 2013 à Istanbul.
En réponse, Erdogan a menacé samedi d’expulser les ambassadeurs de ces dix pays, alors l’ambassade américaine à Ankara a publié lundi un message laconique sur Twitter : « En réponse aux questions concernant la déclaration du 18 octobre, les États-Unis tiennent à noter que il maintient le respect de l’article 41 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. »
Le Canada, la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas ont publié le même message presque littéral, tandis que la France et l’Allemagne ont retweeté le message des États-Unis. L’article 41 établit que les diplomates ne doivent pas s’ingérer dans les affaires intérieures du pays dans lequel ils sont en poste.
L’agence de presse d’Etat turque Anatolie a souligné que ces messages représentent une concession. « L’ambassade des États-Unis à Ankara a cédé.
Kavala est accusé d’espionnage et d’avoir tenté de renverser le gouvernement Erdogan en utilisant les manifestations massives de 2013 à Istanbul, pour lesquelles il pourrait être emprisonné dans le pire des cas à la réclusion à perpétuité. En décembre 2019, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait tranché en sa faveur, constatant qu’il était victime d’une « détention arbitraire » depuis 2017.