“Dix pour cent”, la série française qui fait rire à l’étranger

“Dix pour cent”, la série française qui fait rire à l’étranger

Ce 21 janvier, Netflix met en ligne la quatrième et dernière saison de Dix pour cent. La série française a connu un joli succès à l’international, en particulier au Royaume-Uni et aux États-Unis. La presse étrangère salue le talent de Camille Cottin, véritable révélation.

Pour les médias britanniques The Independent et The Guardian, le temps est venu de dire “au revoir”, en français dans le texte, à la série Dix pour cent. La quatrième saison de cette production française est mise en ligne ce 21 janvier sur Netflix, trois mois après avoir été diffusée sur France 2. La presse anglo-saxonne ne manque pas l’occasion de redire tout le bien qu’elle pense de cette série sur la fictive agence artistique ASK, dont les salariés semblent sempiternellement au bord de la crise de nerfs.

Dans chaque épisode, des stars du cinéma et de la télévision sont invitées à incarner des clients de l’agence. Elles jouent avec leur image publique pour composer des versions exagérées ou parodiques d’elles-mêmes. À l’international, le programme s’appelle Call my agent ! (“Appelez mon agent !”) et compte parmi ses fans Nicole Kidman, Jennifer Aniston ou encore le romancier Jonathan Coe.

Beaucoup de stars et 100 % de drôlerie

Le premier atout de Dix pour cent, et non des moindres, est d’aider tout le monde à travailler les zygomatiques. “Malgré le succès indéniable de séries comme Engrenages, Les Revenants ou Le Bureau des légendes, les pépites françaises sont rares sur le marché télévisuel, et celles précitées n’ont pas la réputation de faire rire. Dix pour cent, elle, est drôle”, relève le quotidien The Times, publié à Londres. The Independent salue pour sa part un programme “subtil, sarcastique et très drôle”.

Dans la quatrième saison comme dans les précédentes, certaines des célébrités mises en scène ne sont guère connues au-delà des frontières de l’Hexagone, constate The New York Times, citant les cas de Franck Dubosc et Mimie Mathy. D’autres jouissent d’une belle notoriété, à l’instar de Charlotte Gainsbourg, de Jean Reno ou encore de Tony Parker. Et, pour cette dernière saison, la production s’est même offert les services d’une star hollywoodienne, Sigourney Weaver. Aucune de ces personnalités ne court grand risque d’écorner son image, précise le quotidien américain : leurs apparitions riment le plus souvent avec “autodérision”, un registre qu’elles déclinent néanmoins “avec un panache et une intelligence rares”.

Un comique exportable

The New York Times pense avoir percé les secrets du succès international de la série. “En règle générale, l’humour de Dix pour cent repose moins sur des références à l’actualité que sur un comique de caractères ou de situation, ce qui explique qu’il fonctionne si bien à l’étranger. La série déploie un savant mélange de traits d’esprit, de malentendus désastreux, de burlesque des corps et de satire.” Le journal poursuit :

Et puisque nous sommes en France, la farce n’est jamais loin non plus. Les mensonges font boule de neige. On se met en quatre pour cacher ses aventures extraconjugales à son conjoint – qui peut-être lui-même n’est pas très fidèle non plus. Les personnages d’Hervé et Noémie semblent tout droit sortis d’une pièce de Marivaux – où bien souvent les domestiques se révèlent plus malins que leurs maîtres, quand ils ne finissent pas par prendre leur place.”

Le quotidien replace Dix pour cent dans la lignée de séries comme The Larry Sanders Show, Entourage, Larry et son nombril ou bien Episodes, qui toutes se déroulent dans les coulisses de l’industrie du divertissement. Mais, selon lui, la série française se distingue en montrant le milieu du show-business “sous un jour humain” et pour tout dire “sympathique”. À l’inverse de leurs homologues américains, souvent caricaturés ou tournés en ridicule, “les employés d’ASK ont de bonnes intentions et aiment profondément l’art qu’ils contribuent à créer”, souligne-t-il.

Camille Cottin, talent à suivre

Dans le casting trois-étoiles, un talent se distingue. “Camille Cottin sort du lot dans le rôle d’Andréa, une femme intransigeante et toujours sous pression, et dont les efforts pour concilier sa vie professionnelle et son bébé composent une intrigue en soi”, constate The Daily Telegraph. L’actrice, qui vient de signer un contrat avec la Creative Artists Agency, une grosse agence hollywoodienne – et bien réelle –, est “la star qu’a révélée la série”, acquiesce The Times.

The Guardian ne dit pas autre chose, lui qui consacre tout un portrait à Camille Cottin, qui apparaîtra bientôt au cinéma aux côtés de Matt Damon (dans Stillwater, un film de Tom McCarthy), de Lady Gaga et d’Adam Driver (dans un biopic sur Gucci que Ridley Scott s’apprête à tourner). À tel point que le quotidien ajoute la Française dans la liste des candidats susceptibles de prendre la relève de Jodie Whittaker dans le rôle, mythique à la télévision britannique, de Doctor Who. A-t-elle vraiment une chance de damer le pion à Michael Sheen, Phoebe Waller-Bridge, Ben Whishaw ou Paapa Essiedu ? Le journaliste qui signe l’article voudrait y croire :

Elle serait géniale, non ? D’accord, elle n’est pas britannique, mais qui a dit que Doctor Who ne pouvait pas être furieusement français ? Voilà qui donnerait un nouveau souffle au personnage : une docteure hautaine et méprisante, qui a bidouillé le tournevis sonique pour lui ajouter une fonction vapoteuse. Vous pouvez chercher à me contredire, mais vous auriez tort.”

Marie Bélœil

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