Budapest, la ville aux mille visages cinématographiques

Budapest, la ville aux mille visages cinématographiques

Lieu de tournage prisé du Tout-Hollywood, la capitale hongroise a souvent servi de décor à de faux Paris, de faux New York ou de faux Moscou. Un caractère caméléon que la ville doit, selon ce quotidien, à sa richesse architecturale.

“Lorsque nous serons sortis du virus et que le tourisme reprendra ses droits”, les cinéphiles “pourront découvrir Budapest dans la toute nouvelle superproduction Marvel [Black Widow, dont la sortie a été reportée à mai 2021] avec Scarlett Johansson en tête d’affiche”, se réjouit le quotidien Népszava.

La star américaine connaît très bien la capitale hongroise, puisqu’il y a vingt ans, “elle marchait sur le pont des Chaînes dans le film American Rhapsody [2001]”, rappelle Népszava.

Alors que l’industrie mondiale du cinéma demeure sous le choc de la pandémie, ce quotidien consacre un article à l’histoire d’amour entre Budapest et Hollywood, dont il espère qu’elle reprendra de plus belle dans quelques mois.

Il y a une trentaine d’années “Budapest est devenu un endroit en vogue pour faire des films”, constate Népszava, sans s’attarder sur les incitations financières qui en ont fait un lieu attractif pour les tournages. Pour ce journal, c’est d’abord à sa richesse architecturale que la ville doit son statut de haut lieu de l’industrie cinématographique. Il cite les paroles de Steven Spielberg, l’un des nombreux réalisateurs à avoir un jour choisi de poser ses caméras à Budapest : “Cette ville offre de nombreux visages. Pour le film Munich [2005], j’avais besoin de figurer des lieux français, suisses, anglais, italiens et allemands.” Et comme le soulignait le cinéaste : 

Budapest était capable de remplacer visuellement presque toutes les métropoles européennes.

Souvent prise pour Paris

“Paris représente la star quand on évoque les transformations de Budapest, car les deux villes partagent quantité de similitudes stylistiques”, souligne Népszava. La capitale magyare a servi de décor pour la Ville Lumière dans, entre autres, À nous la victoire (1981) avec Sylvester Stallone ou, plus récemment, Bel Ami (2012) avec Robert Pattinson, dans lequel la vedette de Twilight “arpente longtemps l’avenue Andrássy et les alentours de l’Opéra”.

Budapest a aussi régulièrement servi de “Moscou de substitution”, notamment pour Die Hard 5 (2013) avec Bruce Willis ou, avant cela, Double Détente, un film de 1988 réalisé par Walter Hill, avec Arnold Schwarzenegger en tête d’affiche. “En 1988, il était bien plus simple de tourner ici que dans la beaucoup plus problématique URSS”, fait valoir Népszava. Mais Budapest a continué de se “russifier” pour les besoins du septième art bien après la disparition de l’Union soviétique, notamment dans World War Z (2013) avec Brad Pitt (et ce, même si “la plupart des scènes budapestoises ont, selon la légende, été coupées au montage final”, précise le quotidien).

Angelina Jolie est venue y tourner

Les séries ne sont pas en reste : la capitale hongroise a notamment accueilli le tournage de L’Aliéniste (diffusée sur la chaîne américaine TNT et sur Netflix à l’étranger), que le journal décrit comme une “série en costumes dans laquelle Budapest se grime en New York de la fin du XIXe siècle”.

Dans d’autres registres, la première réalisation d’Angelina Jolie (Au pays du sang et du miel, 2012), ayant pour théâtre la Bosnie-Herzégovine, et le film de science-fiction Blade Runner 2049 (2017) ont également utilisé la ville comme décor.

Will Smith, grand fan de “Buda”

À force de servir à représenter d’autres univers, la capitale ne risque-t-elle pas de perdre sa propre identité sur les écrans ? Pas d’après Népszava, qui constate : “Budapest joue de plus en plus souvent son propre rôle dans les films, popularisant culturellement et touristiquement la ville.” Dans Spy (une comédie d’espionnage de 2015, qui réunit Melissa McCarthy, Jude Law et Jason Statham), “une partie de l’intrigue se déroule à Budapest et nos héros parviennent jusqu’au lac Balaton”. 

L’acteur Will Smith est l’un des derniers en date à s’être entiché de Budapest, “au point de lui faire remplacer Paris dans le scénario de Gemini Man [2019]”, note Népszava. L’acteur aime tellement la ville “qu’il a célébré son anniversaire en donnant un concert hip-hop [pendant le tournage] devant la basilique Saint-Étienne de Pest et grimpé un matin sur un pilier du pont des Chaînes pour poster une vidéo Instagram dansante qui a fait le tour de la planète”.

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