La Commission européenne a concentré ce lundi sa proposition de plan d’action pour contenir la lutte ouverte entre la France et l’Italie pour le sauvetage et le débarquement des migrants en Méditerranée centrale sur la prise de mesures supplémentaires pour arrêter les départs irréguliers et accélérer les expulsions vers les pays d’origine, puisque, selon lui, la plupart des cas sont dus à la migration économique et ne sont pas éligibles à la protection internationale.

« Quand vous regardez les nationalités de ceux qui arrivent, beaucoup veulent simplement venir économiser de l’argent. Ils veulent juste faire partie de notre marché du travail et nous avons besoin d’eux sur notre marché du travail, mais nous ne voulons pas qu’ils entrent de cette manière », a déclaré la commissaire à l’Intérieur, Ylva Johansson, lors d’une conférence de presse pour présenter les clés de son « plan d’action pour la Méditerranée centrale ».

« Une grande majorité de ceux qui arrivent n’ont pas besoin de protection internationale. Ils arrivent de Libye mais viennent principalement d’Egypte, de Tunisie et du Bangladesh », a expliqué le commissaire.

Le paquet est composé d’une vingtaine de mesures, dont la plupart existent déjà ou sont proposées dans la réforme de la politique migratoire et d’asile que l’UE négocie depuis plusieurs années, mais cherche à combler certaines « lacunes » qui compliquent la gestion et la contrôle de l’une des routes les plus empruntées par ceux qui tentent d’atteindre l’Union européenne, mais aussi « l’une des plus meurtrières ».

Cependant, après la crise ouverte entre la France et le nouveau gouvernement d’extrême droite italien, qui a refusé d’autoriser le débarquement de plus de 200 migrants à bord d’un navire appartenant à l’ONG SOS Mediterránée alors que ses ports étaient le lieu sûr le plus proche, conduit à Paris et Bruxelles pour faire pression sur le reste du bloc pour convoquer une réunion extraordinaire au niveau ministériel.

Les ministres de l’intérieur de l’UE se réuniront enfin ce vendredi 25 dans la capitale européenne pour discuter de solutions communes sur « toutes les routes migratoires », selon l’annonce officielle, bien que la réunion extraordinaire aura comme point central le plan d’action présenté par Johansson.

Comme il l’a fait pendant les semaines au cours desquelles l’Italie a refusé de recevoir le navire SOS Méditerranée, l’exécutif communautaire a réitéré ce lundi par l’intermédiaire de son commissaire à l’intérieur qu’il est d’une obligation légale pour les États membres de fournir une assistance aux migrants en haute mer et d’assurer leur sécurité. , « quelles que soient les circonstances qui les ont amenés là-bas.

« L’obligation légale de secourir et d’assurer la vie de ces personnes est claire et sans équivoque », a déclaré Johansson, qui a insisté pour « souligner que sauver des vies est toujours la première obligation » en ce qui concerne la position de l’UE concernant la migration.

Mais le commissaire a ajouté que la situation en Méditerranée centrale pose actuellement « de nombreux défis » et a également évoqué le « manque de clarté » qui existe toujours concernant le rôle des navires privés qui entreprennent des tâches de sauvetage dans la région.

Dans ce contexte, il a lancé un appel à une « plus grande coopération » entre tous les acteurs concernés, des États membres aux ONG, en passant par les autorités de secours et les agences internationales, tout en rappelant que le pacte européen sur les migrations en cours de négociation comprend également une sorte de « code de conduite » pour les bateaux privés.

En tout cas, Johansson a expliqué que le plan d’action qu’il défendra devant les ministres repose sur trois piliers fondamentaux dont le premier vise à renforcer la coopération avec les pays tiers et les organisations internationales pour renforcer le contrôle aux frontières et combattre les mafias qui font le trafic de personnes. .

Sur ce point, par exemple, Bruxelles propose de renforcer les moyens dont disposent la Tunisie, l’Egypte et la Libye pour améliorer la surveillance des frontières et contenir les départs irréguliers et aussi « renforcer l’engagement diplomatique sur les retours » pour accélérer les expulsions, tandis que des « voies légales » sont promues. pour rejoindre l’UE.

Deuxièmement, l’exécutif communautaire demande une meilleure coordination en matière de sauvetage entre les États membres mais aussi entre les pays et d’autres acteurs tels que Frontex, le HCR ou l’OIM à travers le groupe de contact de recherche et de sauvetage dont il propose la création dans le cadre du pacte migratoire.

La troisième clé de la proposition de services communautaires concerne le renforcement de la mise en œuvre de la plateforme volontaire pour la relocalisation des migrants dans les pays de l’UE, une initiative signée par plus d’une douzaine de pays, dont l’Espagne, mais qui n’a guère permis le transfert d’un nombre symbolique de personnes jusqu’à présent.

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