Les États-Unis ont maintenu le taux de chômage à un creux pandémique de 3,6 %, avec un marché du travail qui se renforce. Cependant, les postes vacants sont à des niveaux record en raison des difficultés des employeurs à embaucher de nouveaux employés.

Shirley Hughes, propriétaire de Sweet Cheats Bakery à Atlanta, avait neuf employés à son apogée avant la pandémie. Maintenant qu’elle en a deux de plus, elle a dû réduire ses heures d’ouverture, augmenter ses heures de travail et augmenter ses salaires.

Avant la crise sanitaire, Hughes recevait des centaines de candidatures pour des ouvertures. Aujourd’hui, il dit qu’il en a, espérons-le, un ou deux sur son bureau, qui ont tendance à demander 18 à 20 dollars de l’heure, alors que son offre est de 14 à 15 dollars pour les boulangers expérimentés.

Shirley Hughes n’est pas un cas isolé. Aux États-Unis, il y a 5,9 millions de chômeurs et 11,5 millions de postes vacants, selon les données gouvernementales les plus récentes.

En d’autres termes, il y a presque deux offres d’emploi pour chaque chômeur, un phénomène qu’il a hérité de la pandémie et qui semble être là pour durer.


Marché du travail aux États-Unis
Marché du travail aux États-Unis ©France 24

Le grand appétit dont font preuve les consommateurs depuis les pires mois de la crise sanitaire a permis au marché du travail de retrouver un taux de chômage de 3,6% en avril, effaçant tous les records de pandémie et revenant à son plus bas niveau depuis un demi-siècle.

Les chiffres d’avant la crise incluaient également les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, qui passent désormais sous la barre des 200 000, alors qu’en mars 2020 elles atteignaient le record historique de 6,8 millions.

Les petites entreprises ne parviennent pas à pourvoir leurs postes vacants

Mais un marché du travail robuste fait maintenant face à ce nouveau défi : bien que des centaines de milliers de personnes reviennent en masse, certaines petites entreprises ont encore du mal à embaucher ou à retenir des employés qualifiés.

Une enquête Goldman Sachs 10 000 Small Business Voices auprès de 1 100 petites entreprises la semaine dernière indique que 90% ont du mal à recruter des candidats qualifiés en grande partie parce que les grandes paient plus.

« Les petites entreprises ont du mal à rivaliser avec les grands employeurs en termes de salaires et d’avantages sociaux et invoquent un manque de travailleurs qualifiés », a déclaré Joe Wall, directeur national de Goldman Sachs 10 000 Small Businesses Voices.

Les données de la société de traitement de la paie ADP, étroitement surveillée par le marché, montrent un écart grandissant en matière d’embauche entre les entreprises de 500 salariés ou plus et celles de moins de 50. Ces dernières ont perdu des emplois au cours de trois des quatre derniers mois.

Le phénomène s’est accentué notamment dans les loisirs et l’hôtellerie. Ces deux industries ont réduit de 1,5 million, soit 8,7%, leurs effectifs depuis février 2020, selon le Bureau of Labor Statistics.

Rob Wilson, président du fournisseur de ressources humaines Employco, attribue la situation à « beaucoup d’épuisement après avoir été en première ligne pendant deux ans de la pandémie ». Aussi parce que certains ont été embauchés dans de plus grands restaurants où les salaires sont plus élevés.

Avec AP et EFE

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