La soi-disant « Marche Blanche », appelée par la mère du jeune homme, a défilé paisiblement dans les rues de Nanterre jusqu’à ce qu’elle aboutisse devant le tribunal, où peu avant le procureur de la ville, Pascal Prache, a déterminé que l’agent impliqué dans l’affaire devait rester en détention provisoire en tant que suspect d’un crime d’homicide.

La mère du jeune homme, montée dans un camion blanc, a scandé avec les autres manifestants des slogans contre la justice française et en faveur de son fils, Nahel. Des hommes politiques comme Éric Coquerel, de La Francia Insumisa, ou la secrétaire générale des Verts français, Marine Tondelier, ont assisté à la marche.

Bien que la concentration se soit déroulée normalement, un groupe de manifestants a lancé des projectiles sur la police de la place Nelson Mandela, où plusieurs véhicules ont été incendiés et les agents ont dû disperser la foule à coups de matraque.

Au milieu des tensions, la police anti-émeute française a lancé des gaz lacrymogènes pour tenter de contrôler plusieurs hommes cagoulés qui ont brisé les vitres d’un local et ont allumé un incendie à l’intérieur, selon le journal ‘Le Parisien’.

En fin d’après-midi, la gendarmerie nationale, l’unité d’élite de la police nationale française et la brigade d’enquête ont déplacé un contingent à Nanterre dans le cadre des violences, qui ont pour l’instant donné lieu à 15 interpellations.

Plusieurs manifestants ont pillé une banque du Crédit Mutuel, tandis que de nombreux autres ont soulevé le trottoir pour jeter des pavés sur la Police. Des heurts ont également eu lieu dans le quartier Pablo Piccaso, où la foule s’est retranchée avec des cocktails Molotov dans un jardin du parc André Malraux.

D’autre part, un petit groupe de manifestants a vandalisé un monument de la ville construit en l’honneur des victimes de la déportation vers les camps de concentration nazis, peignant sur ses murs des slogans en faveur de l’adolescent décédé, a rapporté le journal ‘Le Figaro’.

Face à l’escalade de la violence, de nombreuses communes ont imposé des couvre-feux, comme Clamart, Neuilly-sur-Marne et Savigny-le-Temple. Le groupe américain Maroon 5 prévoit de jouer ce jeudi soir à Nanterre et n’a pour l’instant pas annulé le concert.

Les manifestations ont éclaté après qu’un garçon de 17 ans a reçu une balle dans la poitrine à un poste de contrôle de la police, après que son véhicule a été intercepté. Après la mort de l’adolescent, la Police a dénoncé une tentative d’écrasement, même si une vidéo a démenti cette version.

LES EMEUTES SE PROPAGEENT A TRAVERS LA FRANCE

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a confirmé au ‘Figaro’ l’arrestation de 176 personnes après l’escalade de la violence vécue dans tout le pays tout au long de l’après-midi. Au moins trente personnes ont tenté d’incendier un commissariat d’Avignon, et deux des individus ont déjà été interpellés.

Selon des images sur les réseaux sociaux publiées par le média précité, le commissariat de police de Pau (Nouvelle-Aquitaine) aurait été incendié.

En Île-de-France, il y a eu au moins 50 interpellations, dont 21 jeudi soir et 19 autres lors de la « Marche blanche », tandis que treize personnes ont été interpellées dans les Yvelines, où deux voitures ont été incendiées.

Au moins 40 personnes ont participé au pillage d’un magasin Nike situé dans la gare parisienne de Châtelet Les Halles, pour lequel onze interpellations ont été opérées.

Les pompiers de Paris ont signalé que ses lignes étaient surchargées et ont demandé aux citoyens de donner la priorité aux urgences.

D’autre part, les manifestants de la ville de Rennes ont utilisé des engins de chantier et des cocktails Molotov pour détruire des barricades.

La police de Toulouse a annoncé 20 interpellations et que la situation dans la ville reste « très tendue ». A Bron (Lyon Métropole), des manifestants ont incendié un bus.

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