Attal cède le commandement du Premier ministre à Barnier et lui demande de faire de l'École de la République une "priorité absolue"

Ce jeudi, Gabriel Attal a passé le relais de Premier ministre français à Michel Barnier, dont il a souligné sa vaste expérience au service de l'Etat et lui a demandé de faire de l'école de la République une « priorité absolue ».

« Etre Premier ministre, c'est l'honneur d'une vie », a déclaré Attal aux portes de l'hôtel Matignon, résidence officielle du Premier ministre, ce qu'il a reconnu, sortant avec une certaine « frustration » après huit mois qui ont connu « un peu ».

« Huit mois, ce n'est pas assez, c'est trop peu, je ne le cache pas, il y a évidemment une frustration de quitter mes fonctions », a reconnu Attal, qui a adressé à son tour un « chaleureux » remerciement au président Macron pour lui avoir fait confiance.

Mettant en avant « l'expérience quasi-inégalée au service de l'Etat » de son successeur, Attal a déclaré que s'il devait lui demander quelque chose, « ce serait de continuer à faire de l'école de la République une priorité absolue ».

« L'école de la République est la mère de tous les combats », a-t-il déclaré avant d'assurer que la politique française est « malade » et que sa reprise dépend, a-t-il souligné, de la condition que toutes les forces parlementaires soient « à la hauteur » et « s'éloignent des sectarisme » dans cette « responsabilité historique » qui leur incombe.

Une appréciation que Barnier a partagée après avoir pris la parole et après qu'Attal ait reçu une standing ovation. « Nous sommes dans un moment grave », a déclaré celui qui devra relever le défi de gouverner avec une Assemblée nationale plus fragmentée que jamais et dans laquelle son parti, Los Republicanos, dispose de 39 sièges sur 577.

Barnier a annoncé qu'il y aurait des changements et que ceux-ci pourraient être difficiles et a évoqué la nécessité de dire la « vérité » sur des questions comme la dette financière ou l'influence de la France en Europe, ainsi que sur « l'abandon et « l'injustice » subie par les quartiers, les villes et les zones rurales du pays.

Barnier possède une vaste expérience dans les gouvernements précédents. Après avoir été ministre à quatre reprises – sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy –, il a été le négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit.

L'élection de Barnier intervient deux mois après les législatives et après des semaines de va-et-vient des candidats du reste des forces de l'Elysée, dont celui du Nouveau Front populaire, qui reproche à Macron de ne pas avoir écouté les Français après un scrutin qui a remporté le plus grand nombre de sièges.

De même, la presse française a mis en lumière certains propos peu élogieux que Bernier consacre depuis 2017 à Macron, qu'il accuse, entre autres, de diriger le pays de manière « arrogante ».

Avant de comparaître, le président Macron a exprimé sur ses réseaux sociaux sa gratitude à Attal, qu'il a reconnu ces huit mois comme une période au cours de laquelle « il a fait avancer le pays ».

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