MADRID, 27 juin (EUROPA PRESS) –
La France célèbre ce dimanche le second tour de ses élections régionales et municipales, dernier grand vote avant la présidentielle après un premier tour marqué par une abstention historique (66,7%) que le Gouvernement ne souhaite pas voir se répéter.
Le Premier ministre français Jean Castex a appelé au vote plus tôt dans la semaine, comprenant qu’une victoire pour l’abstention est une « perte pour la démocratie ».
« Je lance un appel solennel aux citoyens : à vous tous, votez dimanche prochain ! », a-t-il affirmé lundi après qu’il soit apparu qu’il y avait eu plus de 68% d’abstention le jour du scrutin, ce qui était un revers pour le président Emmanuel Macron, et son parti La República en Marcha (LREM).
La formation, qui s’est faite avec seulement 10 pour cent des soutiens au niveau national, ne sera donc pas présente dans toutes les régions, selon les résultats qui ont fini par favoriser les partis de gauche, suivis des conservateurs, tandis que l’extrême droite Le Groupement national de Marine Le Pen est loin d’avoir remporté la victoire attendue – 8 points en deçà des résultats des élections de 2015. Les socialistes et les écologistes ont remporté 35 pour cent des voix dans l’ensemble.
Marine Le Pen a reconnu dimanche dernier que ses électeurs « n’avaient pas bougé » et a appelé à « un nouveau départ » pour le second tour. Il a également demandé à ses électeurs « de ne pas se laisser influencer par les résultats du premier tour et de mobiliser leurs efforts pour obtenir les victoires dont la France a besoin ».
Le vote sert également de répétition générale pour les élections présidentielles de l’année prochaine. La campagne électorale a été une rampe de lancement pour la droite et un test de la capacité d’unité de la gauche française, même si le Groupe national a dû défendre sa crédibilité.
Cependant, l’abstention est loin des 50,09 % enregistrés lors des élections de 2015 ou 53,67 % en 2010. Si la forte abstention se confirme, ce chiffre ne sera comparable qu’à celui du référendum de 2000 pour la réduction du mandat présidentiel à cinq ans, quand il a atteint 69,81 % d’abstention.
Pour les élections régionales, il existe un système de liste qui n’exempte du second tour que dans le cas où un parti obtient plus de la moitié des voix. Sinon, le 27 juin, les listes qui ont obtenu plus de 10 % des voix s’affronteront, même si des fusions sont autorisées qui peuvent recalibrer le poids des différents candidats.
Car le « numéro deux » de l’Association nationale, Jordan Bordella, a également regretté la faible participation aux élections. « Quand les deux tiers des Français ne viennent pas, c’est parce que cela n’a pas été suffisamment clair », a-t-il déclaré avant d’exprimer que « l’échec électoral concerne toutes les forces politiques ».
« On a le droit d’être en colère, on a le droit de se plaindre, mais on ne changera pas la politique dans notre pays sans remplacer les politiques qui sont au pouvoir », a déclaré Bardella, qui est à la barre en Île-de-France.
De son côté, Stanislas Guérini, secrétaire général du parti de Macron, a proposé d’utiliser le vote par Internet pour pallier la faible participation. « C’est un événement politique important, un signal d’alarme pour la démocratie », a-t-il affirmé.
Pour lutter contre ce « fléau », a-t-il dit, il faut « user de tous les moyens possibles ». Malgré cela, le secrétaire général a reconnu qu’il n’y a pas de « baguette magique » qui amène la population à voter.