MADRID, 20 juil. (EUROPA PRESS) –

Un tribunal sud-africain a annoncé mardi le report au 10 août du procès contre l’ancien président Jacob Zuma pour corruption présumée dans le cadre d’un achat d’armes à la société française Thales à la fin des années 1990.

Le tribunal a indiqué que la procédure reprendra entre le 10 et le 13 août après la requête présentée par la défense et a indiqué que Zuma comparaîtra à nouveau par visioconférence depuis la prison.

Le parquet a critiqué lundi que l’ancien président, récemment incarcéré après avoir été condamné à 15 mois de prison pour outrage, a tout fait pendant dix ans pour éviter de répondre aux charges retenues contre lui.

« Il présente des objections encore et encore », a déclaré le procureur Win Trengove, dans le cadre de ce que le bureau du procureur considère comme une « tactique » de ses avocats pour retarder la procédure, comme le rapporte le journal sud-africain ‘News 24’.

Les charges contre Zuma ont été portées il y a dix ans, mais ont été abandonnées par le bureau du procureur sud-africain peu de temps avant qu’il ne se présente à la présidence en 2009. Après l’élection de Zuma, ses opposants ont mené une longue bataille juridique pour rétablir les charges, ce qu’ils ont réussi en 2016.

De leur côté, les avocats de Zuma ont reproché au parquet d’avoir lié l’ancien président aux manifestations et émeutes de ces derniers jours, qui ont fait plus de 200 morts et ont été initiées par des partisans de l’ancien président après son incarcération.

L’actuel président Cyril Ramaphosa a déclaré la semaine dernière que les émeutes de ces derniers jours étaient « instiguées » et « coordonnées » et a souligné que les autorités ne permettront pas que la démocratie soit « détournée ». « Nous ne leur permettrons pas de la détruire, c’est une démocratie pour laquelle on s’est battu avec acharnement. Nous ne leur permettrons pas de la détruire », a-t-il ajouté.

Les manifestations ont éclaté après l’entrée en prison de Zuma après que la Cour constitutionnelle l’a condamné à 15 mois de prison pour avoir refusé de témoigner devant un panel de juges qui enquête sur des affaires de corruption présumées dans lesquelles il a été impliqué au cours de ses neuf années de mandat à la tête de le pays.

Zuma est ainsi devenu le premier président démocratiquement élu en Afrique du Sud à être condamné à une peine de prison depuis l’African National Congress (ANC) – un parti qu’il a dirigé entre 2007 et 2017, date à laquelle il a été mis à part dans un conseil interne par son vice-président, Ramaphosa – pris le pouvoir en 1994.

La chute de Zuma a eu lieu au milieu de l’indignation populaire sur le poids de la famille Gupta, d’origine indienne, dans l’économie et la politique du pays africain, accusations qui ont été recueillies dans un rapport de l’ancien défenseur public sud-africain –chiffre équivalent à le Médiateur – Thuli Madonsela intitulé ‘La capture de l’Etat’.

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