Installée depuis mai à Roland Garros, l’exposition « Secondes Vies » s’apprête à rejoindre le Bourget à l’occasion de la Cop21 qui débute fin novembre. Un événement pour lequel tournoi et instances du tennis français se sont mobilisés tout au long de l’année.
Meubles réalisés avec des skis, boudoir en frites de natation, robes confectionnées à partir de toiles de parapentes… Voici quelques-unes des œuvres composant l’exposition « Secondes vies : métamorphoses du matériel sportif » qui a posé ses valises le 12 mai au musée de Roland Garros, deux semaines avant le lancement de la 113e édition des Internationaux de France. Pensée sur mesure pour la Cop21, qui se tiendra du 30 au novembre au 11 décembre prochains, elle quittera dans quelques jours la Porte d’Auteuil pour rallier le Bourget. Voulue par le ministère des Sports et soutenue par celui de la Culture, cette expo réunit des objets conçus à partir de matériel usagé afin d’illustrer les démarches de développement durable circulant dans le monde du sport. Un message alliant éco-responsabilité et art porté par la marraine de l’événement et ancienne n°11 mondiale, Nathalie Dechy :
Je pense qu’il est important de changer nos habitudes de manière générale. Le matériel sportif est un des moyens pour prendre conscience de l’importance du recyclage. L’accueil de cette exposition à Roland Garros apportera, je l’espère, de la lumière à cette problématique. En cette année de Cop21, Il faut que l’on soit tous acteurs sur ce sujet pour faire changer les choses.
Toucher un public plus large
Cette exposition itinérante vagabondera pendant trois ans. Son objectif : sensibiliser le public à l’économie circulaire avec la création comme vecteur. « C’est autre chose que de faire des leçons en disant ‘Réutilisez, réemployez…’. Nous avons trouvé tous les gamins complètement emballés par ces objets qui ne leur parlaient pas au début », explique Viviane Fraisse, chef de projet au sein du pôle responsabilité sociétale de la Fédération Française de Tennis (FFT). Une démarche qui permet ainsi de toucher un public plus large, souvent peu concerné par les enjeux du développement durable, et à laquelle Roland Garros offre une vitrine de prestige.
Roland Garros soigne son image
Hormis « Secondes vies », la FFT a installé un pavillon vert dans le village événementiel qui se tenait cette année sur le Champ de Mars à Paris pendant la compétition. Simultanément, une conférence-débat autour du changement de comportement induit par les grands événements sportifs a tenu séance dans le musée. Cette réunion a réuni de multiples acteurs tels qu’Engie, WWF, des sportifs de haut-niveau comme Tony Estanguet, ou encore des représentants du ministère des Sports. Des opérations qui ont « permis de relayer ces enjeux dans la presse, souligne Viviane Fraisse. Notre meilleure façon d’agir sur la Cop21, d’assumer notre responsabilité, c’est la sensibilisation ». Mais, rajoute la chef de projet, « ce qui me fait peur, c’est que post-Cop21, certains efforts fournis soient stoppés. Nous essayons de surfer sur cette dynamique. Il faut que ce soit un point de départ ».
La FFT veut profiter de l’élan impulsé par le sommet pour le climat. En 2014, le tournoi a été reconnu pour sa gestion responsable en recevant la certification ISO 20121. Une phase de certification BREEAM – norme anglo-saxonne équivalente du HQE français- et d’audit de la partie historique du stade est en cours. En apparaissant comme le parangon des événements sportifs durables, Roland Garros soigne son image alors que son projet d’extension provoque l’ire des écologistes parisiens. L’agrandissement du site prévoit la destruction de serres techniques du jardin botanique adjacent, ce que contestent les associations de défense des Serres d’Auteuil. Les premiers coups de pioche sont prévus à la mi-décembre, soit quelques jours après la Cop21. Un heureux hasard du calendrier selon les opposants au projet.