L'exclusion de plusieurs « poids lourds » des élections législatives ouvre une scission dans La Francia Insumisa

La liste a provoqué un flot de réactions parmi les députés du parti ainsi que parmi ses alliés du Nouveau Front populaire, l'alliance de gauche destinée à stopper la montée de l'extrême droite après les élections européennes.

« Nous préférons un homme qui bat sa femme, auteur de violences conjugales, plutôt que des collègues qui ont le culot d'être en désaccord avec le grand leader », a déclaré sur son compte de réseau social le député sortant (et allié « de fait » de le parti), François Ruffin, dans un message adressé à la commission électorale du parti.

« Chacun était conscient de son rôle historique : s'unir, jeter le ressentiment dans le fleuve, éviter le pire, susciter l'espoir. Mais après la tragédie, après l'espoir, est venue la farce. Les dirigeants de La Francia Insumisa, loin d'être à la hauteur Compte tenu des circonstances, ils tombent aux pires niveaux », a-t-il ajouté.

Une commission « sombre », dénonce de son côté Corbière dans son compte X, « qui me punit d'avoir exprimé des critiques à huis clos ». « C'est dommage », soulignait peu après le député dans des déclarations à France Info, où il dénonçait « un règlement de comptes tout à fait mesquin alors qu'il s'agit d'empêcher l'extrême droite de prendre le pouvoir ».

Raquel Garrido, de son côté, a directement pointé du doigt le fondateur de LFI, Jean-Luc Mélenchon, comme responsable de « sabotages » pour lesquels il a eu recours à des « méthodes répugnantes ». La députée Clémentine Autain n'a d'ailleurs pas pu cacher son désarroi. « L'extrême droite est aux portes du pouvoir, un rassemblement inédit vient de se former à gauche et La Francia Insumisa décide de fracturer notre mouvement et d'affaiblir l'alliance. »

Corbiére et Autain faisaient référence au Nouveau Front populaire, l'alliance issue de l'accord entre la gauche française contre la montée de l'extrême droite et aussi pour renverser le macronisme lors des prochaines élections législatives, prévues les 30 juin et 7 juillet.

La France Insoumise, le Parti socialiste, les écologistes et le Parti communiste, faut-il le rappeler, ont réussi à rapprocher leurs positions en un temps record après, en début de semaine, peu après la convocation des élections par le président Emmanuel Macron suite à la victoire éclatante du Groupe. National.

Les autres membres de l'alliance ne sont pas restés les bras croisés avant la publication de la liste. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes (EELV), s'est déclarée « très choquée » par ce qui s'est passé ces dernières heures avec les listes de La Francia Insumisa et a convoqué la direction du parti « pour voir ce que nous faisons ».

Le leader du Parti socialiste, Olivier Faure, a assuré de son côté que le Nouveau Front populaire « ne mérite pas d'être entaché par des décisions irresponsables ». « Depuis hier soir, j'essaie de résoudre l'éviction scandaleuse de certains candidats. Ensuite, je parlerai », a-t-il indiqué sur le réseau social X.

Le rejet de la candidature de Quatennens est tel qu'Amy Bah, du collectif féministe Noustoutes, a annoncé ce matin sa candidature pour concurrencer directement Adrien Quatennens, qu'elle qualifie de « talon d'Achille de la gauche ».

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