Wimbledon (Royaume-Uni) (AFP) – Novak Djokovic, sextuple champion de Wimbledon et tenant du titre, est entré ce vendredi dans son huitième de finale du grand tournoi sur gazon, où l’attend le controversé Australien Nick Kyrgios après avoir bénéficié de l’abandon sur blessure du tennisman espagnol Rafael Nadal.
Le Serbe a battu le Britannique Cameron Norrie 2-6, 6-3, 6-2, 6-4 en deux heures et 34 minutes sur le court central du « All England Club » de Londres, se qualifiant pour sa 32e finale du Grand Chelem.
Djokovic, cependant, a commencé le match apparemment sans concentration, commettant des erreurs inhabituelles contre le numéro un britannique de 26 ans, classé 12e au monde.
Le Serbe a subi trois pauses de service dans le premier set avant de prendre le contrôle du match.
Norrie « a mieux joué dans le premier set », a-t-il admis plus tard, reconnaissant qu’en demi-finale « il y a toujours de la pression, de vous-même et de l’extérieur ». Et compte tenu de l’avantage du Britannique avec « rien à perdre » et « jouant à domicile ».
Djokovic a rapidement perdu le premier set et a eu du mal à trouver des solutions face au jeu britannique jusqu’au huitième jeu du deuxième set, où il a réussi à casser son service.
Norrie était en route pour rattraper rapidement le terrain perdu, mais a hésité un instant et immédiatement le numéro 3 mondial en a profité pour prendre la deuxième manche.
Dès le troisième set, Djokovic était à nouveau lui-même, transformant ses défenses en attaques et prenant les rênes face au Britannique qui, malgré sa belle rentrée, n’a pas réussi à se remettre, multipliant les fautes directes dues à la précipitation.
Kyrgios, super jeu et plein d’astuces
Djokovic a un bilan impressionnant en finale de Wimbledon, où il n’a perdu qu’une seule, en 2013, des sept qu’il a disputées.
Il vise désormais son quatrième titre consécutif du Grand Chelem sur gazon – le tournoi a été annulé en 2020 en raison de la pandémie – pour rejoindre le club fermé composé de Bjorn Borg, Pete Sampras et Roger Federer.
Mais pour cela il devra venir à bout du jeu dangereux et des ruses habituelles de Kyrgios, qui s’est qualifié d’office jeudi lorsque Nadal a annoncé qu’il ne pouvait pas continuer en raison d’une blessure à l’abdomen.
« Espérons que l’expérience joue en ma faveur », a déclaré Djokovic, qui à 35 ans tentera de remporter sa 21e victoire en Grand Chelem contre le 40e joueur de tennis mondial, qui n’a jamais disputé une finale de ces tournois majeurs.
L’Australien de 27 ans est abonné à la polémique.
En plus de refuser d’avoir un entraîneur et de ne pas participer à de nombreux tournois de l’année, il a beaucoup parlé de son comportement sur les courts.
Au troisième tour de Wimbledon, il a joué dans un match très tendu contre le Grec Stefanos Tsitsipas, qui s’est emporté à cause du « cirque » de commentaires et de plaintes de Kyrgios et a fini par lancer une balle en direction du public et une autre sur le mur.
Les deux joueurs ont été avertis et condamnés à une amende pour leur comportement.
Tsitsipas l’a qualifié de « tyran » avec « un côté diabolique », mais l’Australien a depuis montré une attitude plus mesurée.
« J’espère que votre rétablissement se passera bien et nous espérons tous vous revoir bientôt en bonne santé », a-t-il souhaité à Nadal dans un message Instagram.
« De toute évidence, vous ne voulez jamais voir quelqu’un comme ça, si important pour le sport, tomber avec une blessure comme ça », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse vendredi.
« Je suis sûr que je rejouerai avec lui sur une grande scène », a-t-il ajouté, assurant que « tout le monde voulait nous voir partir en guerre » sur la pelouse de Wimbledon.
Cette bataille devra désormais être jouée par l’Australien contre l’un des joueurs de tennis qui a le plus gagné au « All England Club » et qui cherche son 21e titre du Grand Chelem pour n’en obtenir qu’un derrière Nadal.
Le Serbe a aussi la motivation que ce sera probablement son dernier tournoi du Grand Chelem de l’année, puisque sans être vacciné contre le covid-19, il ne pourra pas se rendre aux États-Unis pour disputer l’US Open.