Le vieux continent fait face à une grève des travailleurs des aéroports qui a généré l’annulation de centaines de vols et des retards. D’un côté, le manque de personnel dans les aéroports et de l’autre, les quelques salariés qui réclament de meilleures conditions de travail et de salaire.

Annulé. L’été est la saison en Europe où les voyages en avion étaient censés revenir à la normale après deux ans de pandémie, mais il risque désormais de devenir l’été où les voyages de masse et à bas prix s’effondrent, du moins sur le marché intégré de l’Europe.

Les pénuries de main-d’œuvre et les grèves ont déjà provoqué des perturbations dans les aéroports de Londres, Lisbonne, Amsterdam, Paris, Rome et Francfort ce printemps.

De grandes compagnies aériennes comme ‘EasyJet’ annulent des centaines de vols d’été tandis que de nouvelles grèves sont prévues en Belgique, en Espagne, en France et dans les pays scandinaves.

Suite à des réductions drastiques d’emplois et de salaires lorsque les voyages ont été interrompus par Covid-19, le personnel de l’industrie, des pilotes aux bagagistes, réclame des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail.

Norwegian Air a promis en juin une augmentation de salaire de 3,7% pour les pilotes, entre autres avantages, en signe de ce que les autres compagnies aériennes pourraient offrir pour éviter les conflits de travail.

En France, les travailleurs du principal opérateur aéroportuaire français ADP.PA ont promis d’annuler un préavis de grève pour ce week-end, comme les pompiers de l’aéroport international Charles De Gaulle de Paris l’avaient fait la veille.


L'un des aéroports les plus fréquentés d'Europe doit embaucher 500 agents de sécurité.
L’un des aéroports les plus fréquentés d’Europe doit embaucher 500 agents de sécurité. ©France 24

Pendant ce temps, le personnel d’enregistrement de British Airways à l’aéroport de Londres Heathrow a également annulé une grève après que la compagnie aérienne a accepté d’améliorer les salaires. La grève proposée aurait inclus moins de la moitié du personnel d’enregistrement et au sol de la compagnie aérienne basée à Heathrow.

En Allemagne, un syndicat représentant le personnel au sol de « Lufthansa » réclame au moins 350 euros de plus par mois pendant 12 mois pour amortir les effets de l’inflation. Le personnel appelle la compagnie aérienne à mettre fin à sa « folie de réduction des coûts » dans une lettre au conseil de surveillance, l’accusant de mauvaise gestion et de contribuer au récent chaos en licenciant trop de travailleurs.

De son côté, la compagnie aérienne scandinave a annulé vendredi près de 70% de ses vols, en raison d’une grève des pilotes qui a laissé des milliers de touristes bloqués à l’étranger.

Les dirigeants de l’industrie se rendent à un sommet au Qatar cette semaine, et l’un des grands problèmes sera de savoir qui porte la responsabilité du chaos entre les compagnies aériennes, les aéroports et les gouvernements.

Les dirigeants de l’industrie disent qu’il est difficile de recruter pour un emploi relativement peu rémunéré et physiquement exigeant. La formation du personnel et l’obtention d’une habilitation de sécurité pour travailler dans les aéroports prennent également des mois.

Une autre clé qui affecte le secteur est que de nombreux travailleurs refusent de reprendre leur travail parce qu’ils sont attirés par le travail à court terme ou optent pour une retraite anticipée. Dans tous les cas, l’été européen ne sera pas le retour post-pandémique de rêve que beaucoup attendaient et ceux qui voyagent pourraient faire face à des retards en raison de cette crise du travail.

Avec Reuters et AP

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