L’extrême droite José Antonio Kast et le candidat de gauche Gabriel Boric s’affronteront à nouveau aux urnes chiliennes le 19 décembre. Leurs propositions économiques sont éloignées les unes des autres. Nous les approfondissons.

Le meilleur exemple de la polarisation qui existe au Chili est le résultat serré des votes au premier tour présidentiel, qui a donné l’avantage à deux factions complètement opposées.

Tant la droite José Antonio Kast que le candidat de gauche Gabriel Boric ont remporté plus d’un quart des voix lors d’élections aussi incertaines qu’antagoniques.

Concrètement, 27,91 % des voix contre 25,83 %, respectivement, parmi plus de sept millions de voix. Et, bien que la différence se mesure en milliers (un peu plus de 140 000), leurs positions économiques naviguent d’un extrême à l’autre.

José Antonio Kast : l’engagement pour le néolibéralisme

Kast est un ancien membre du Congrès qui a demandé à ne pas figurer sur la liste des candidats d’extrême droite, même s’il s’est déclaré à plusieurs reprises nostalgique de la dictature d’Augusto Pinochet et a même déclaré que, si elle existait, il aurait eu son vote.

L’avocat de 55 ans prône la minimisation du rôle de l’État dans l’économie et l’augmentation de son efficacité, ainsi que la réduction des dépenses publiques et la baisse des impôts pour attirer plus d’investissements.

José Antonio Kast propose de poursuivre le modèle du marché libre

José Antonio Kast propose de poursuivre le modèle du marché libre ©France24

Elle vote également la permanence des administrateurs de fonds de pension privés, appelés AFP, et la promotion du libre marché qui a consacré la Constitution Pinochet, approuvée en 1980 et qu’ils tentent aujourd’hui de modifier après l’éclosion sociale de 2019.

Par ailleurs, il a proposé la construction d’un « fossé » à la frontière nord du pays pour stopper l’immigration clandestine, dans le meilleur style de l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, dont les positions rejoignent celles de candidat le plus voté au premier tour de la présidentielle.

Gabriel Boric : un possible virage vers un État-providence

Boric est un député de 35 ans et champion d’une formation de gauche qui a le soutien du Parti communiste et présente un programme radicalement opposé dans sa nature politique, économique et sociale.

Le candidat envisage une transition vers une nouvelle matrice productive, une augmentation des taxes pour les activités non respectueuses de l’environnement et le renforcement du rôle de l’État pour offrir un modèle de retraites solidaires et un système de santé universel.

Gabriel Boric propose de changer les AFP pour un modèle de retraite publique

Gabriel Boric propose de changer les AFP pour un modèle de retraite publique ©France24

Quel que soit le vainqueur des élections dans quatre semaines, le prochain locataire du palais La Moneda devra travailler aux côtés d’un Congrès qui a penché à droite lors des élections qui ont également eu lieu dimanche, mais dans lesquelles il n’y a pas pour l’instant de majorités absolues.

Avec l’AFP, l’EFE, Reuters

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