L’Assemblée nationale a renversé le gouvernement Barnier par une motion de censure votée le 4 décembre et qui avait le soutien des groupes de gauche et d’extrême droite, une étape sans précédent depuis plus d’un demi-siècle qui a ouvert la voie à une nouvelle série de contacts.
Macron a choisi à cette occasion de se rapprocher des partis de gauche – à l’exception de la France Insoumise – et de laisser de côté le Rassemblement national de Marine Le Pen, mais il s’est finalement tourné à nouveau vers une figure de son spectre politique.
Bayrou, 73 ans et maire de Pau, a déjà été ministre à plusieurs reprises, la dernière pendant quelques mois seulement en 2017, à la tête du portefeuille de la Justice.
UNE NOUVELLE MOTION DE CENSURE
Le leader du Parti socialiste, Olivier Faure, testé comme soutien potentiel, a exigé lors des négociations la nomination d’un Premier ministre de gauche et a exclu de soutenir Bayrou, qui était revenu ce vendredi à l’Elysée pour rencontrer pendant plus d’une heure et une moitié avec Macron et terminer la désignation.
Au sein du bloc de gauche Nouveau Front populaire (NFP), le coordinateur national de La Francia Insumisa (LFI), Manuel Bompard, a déjà annoncé sur les réseaux sociaux qu’il présenterait à nouveau une motion de censure, en vue de « porter vers le bas” Bayrou et, par extension, Macron. “C’est un nouveau coup porté à la démocratie”, a-t-il déploré.
D’autre part, le leader du Rassemblement National, Jordan Bardella, a précisé dans une première réaction aux médias que la nomination du nouveau premier ministre n’impliquera pas une censure automatique “a priori”, mais il a rappelé que son parti conserver les mêmes “lignes rouges”. “La balle est dans le camp de François Bayrou”, a-t-il déclaré.