Le président de la France, Emmanuel Macron, et la candidate d’extrême droite pour le renverser de l’Elysée, Marine Le Pen, ont intensifié leur campagne dans la dernière ligne droite pour le second tour des élections, avec des attaques plus directes et un débat télévisé qui pourrait être la clé pour faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre.
Macron part “a priori” en favori, après avoir également remporté le premier tour, mais les distances ne seraient pas insurmontables. Les données varient selon les sondages, bien qu’un sondage réalisé par Ipsos et publié dimanche place son avantage sur Le Pen à environ 11 points de pourcentage.
Macron a opté pour un profil bas dans les semaines précédant le vote initial, marqué par la guerre en Ukraine, mais dans cette deuxième phase il n’a pas ménagé les critiques contre son rival direct, avec qui il a déjà affronté en 2017. L’objectif est de mobiliser l’électorat contre la menace que, selon lui, représente l’extrême droite.
Ce même lundi, dans une interview à la radio France Culture, il a comparé Le Pen au Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, l’accusant de vouloir réformer la Constitution à tout prix. Il a également assuré qu’il “se cache” des citoyens, qu’il suppose lui-même approcher dans ses actes publics.
Un dirigeant de l’Association nationale consulté par franceinfo a reconnu que l’objectif de Le Pen est de “rassurer” l’électorat, pour qui le face-à-face télévisé de mercredi soir sera déterminant. “Il se prépare depuis cinq ans”, ont-ils souligné depuis son entourage.
Le Pen, en effet, a réduit son activité publique les jours précédents, avec des interviews et des rassemblements plus limités pour éviter d’arriver brûlé mercredi. En 2017, il reconnaissait avoir commis des “erreurs stratégiques” dans le débat menant au second tour, et selon Europe 1, il va désormais faire plusieurs simulations.
Les analystes estiment que la participation sera la clé de ce vote final, ainsi que le niveau de résistance des deux candidats parmi ceux qui ont voté pour le candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, au premier tour –il a réalisé un record sans précédent de 22 pour cent cent–.
Mélenchon a exhorté après la clôture des urnes à ne pas voter pour Le Pen, mais il semble que le slogan n’ait pas à s’enfoncer. Quelque 16% de l’électorat de gauche pencherait désormais pour l’extrême droite, selon un sondage publié la semaine dernière par franceinfo.
En effet, parmi les plus de 300 000 personnes qui ont participé à une consultation interne de France Insumisa, plus de 37 % ont choisi le vote blanc ou nul comme option. Un sur trois a déclaré qu’il voterait pour Macron, tandis que l’abstention serait d’environ 29% dans ce groupe.