Macron dissout l'Assemblée nationale et convoque des élections après la victoire de l'extrême droite

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« J'ai entendu votre message, vos inquiétudes et je ne les laisserai pas sans réponse », a proclamé Macron, dans un discours à la nation dans lequel il a annoncé que les élections législatives se dérouleraient le 30 juin et le 6 juillet, en double tour. –.

Le président a estimé que les élections européennes ne lui avaient pas apporté « un bon résultat pour les partis qui défendent l'Europe ». Concrètement, selon les sondages, la liste Renacimiento aurait obtenu environ 15 pour cent des voix, soit moins de la moitié de celle du Groupe National.

Dans son discours, le président a expliqué que « la France a besoin d'une majorité claire pour avoir la sérénité et l'harmonie » et a affirmé avoir « confiance » dans la « démocratie ». « Il n'y a rien de plus républicain que de donner la parole au peuple souverain », a déclaré Macron d'un air sérieux.

Le président français a toutefois élargi le champ en soulignant que les partis d'extrême droite « progressent sur tout le continent », après que les sondages à la sortie des urnes aient reflété des progrès dans des pays comme l'Allemagne ou l'Autriche pour ce type de formations.

SATISFACTION DU GROUPE NATIONAL

Le leader du Rassemblement national, Jordan Bardella, avait directement exigé que Macron procède à des élections anticipées quelques minutes seulement après la publication des résultats des sondages. « Les Français ont rendu leur verdict » et « ont exprimé une volonté de changement » avec un « message clair », a déclaré le leader d'extrême droite.

Après l'annonce du président, l'ancienne candidate à la présidentielle Marine Le Pen a déclaré à ses partisans que, maintenant que Macron a été « contraint » de convoquer des élections, il était temps de former « une majorité » autour du Rassemblement national.

« Nous sommes prêts à exercer le pouvoir, à mettre fin à cette immigration massive, à faire du pouvoir d'achat une priorité, prêts à réactiver la France », a affirmé Le Pen, qui a également proclamé que les résultats électoraux reflétaient « le retour des nations » au niveau européen. .

De son côté, le leader du Parti socialiste, Olivier Faure, a appelé l'ensemble de la gauche à œuvrer en faveur d'une alliance « utile » pour les prochaines élections, après que les précédentes tentatives de recherche d'une unité électorale minimale n'aient pas porté leurs fruits.

L'ancien candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, de la France Insoumise (LFI), a plutôt regretté que Macron n'ait pas mis en péril sa continuité, « ce qui aurait été logique », et a plutôt choisi de dissoudre l'Assemblée, « c'est-à-dire d'envoyer chez nous les seuls légitimes. »

Les prochaines élections présidentielles ne sont pas programmées avant 2027, un calendrier qui est pour l'instant maintenu. La perte de la majorité à l'Assemblée nationale n'impliquerait pas nécessairement la démission de Macron, mais le président pourrait être contraint à une « cohabitation ».

En France, la coexistence forcée entre le président et le gouvernement de différentes formations politiques est connue sous le nom de « cohabitation ». Cela s’est produit trois fois sous la Ve République, la dernière entre 1997 et 2002.

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